Le Syli national de Guinée a été éliminé par la Tanzanie, alors qu’un simple match nul aurait suffi pour se qualifier à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN) prévue au Maroc. Sur les six matchs disputés, la Guinée a enregistré trois victoires et trois défaites, terminant à la 3ᵉ place de son groupe.
Près d’une semaine après cette désillusion, tout un peuple reste suspendu à l’élimination hypothétique d’une autre équipe pour espérer une qualification, une situation qui illustre les lacunes profondes du football guinéen.
Au lieu d’analyser les failles structurelles et de se préparer pour les prochaines échéances, les responsables du football guinéen se renvoient la balle. Alors que la CAF a déjà officialisé la liste des 24 nations qualifiées, en Guinée, les polémiques et les calculs inutiles se poursuivent.
Certains pointent du doigt une prétendue fraude de la Tanzanie lors de la rencontre décisive. Mais est-ce là la véritable raison de cette élimination ? La question reste ouverte.
Au 21ᵉ siècle, la Guinée demeure l’un des rares pays incapables de disputer un match à domicile, faute d’infrastructures sportives adaptées. Une réalité déplorée par des cadres de l’équipe nationale, comme Issiaga Sylla et Sehrou Guirassy, qui appellent les autorités à investir dans la construction de stades.
Malgré la gravité de cette situation, le ministère des Sports reste silencieux. Jouer tous les matchs de qualification à l’extérieur constitue un handicap majeur, non seulement pour l’équipe, mais également pour les supporters guinéens.
Le véritable problème réside dans l’absence de sérieux et de vision des responsables du football guinéen. Tous ceux qui se sont succédé à la tête du ministère des Sports et de la Fédération guinéenne de football ont montré leurs limites.
Des talents comme Sehrou Guirassy et Issiaga Sylla manqueront un rendez-vous aussi prestigieux que la CAN, non pas par manque de compétence, mais en raison d’une gestion chaotique et d’un manque de vision. Dans un pays sérieux, une telle humiliation entraînerait des sanctions immédiates et des réformes structurelles.
Une autre réalité, souvent occultée, est la politisation excessive du football guinéen. Ce secteur, qui devrait être un facteur de rassemblement et de fierté nationale, est devenu un simple outil de propagande.
Les autorités n’hésitent pas à financer des tournois politiques, comme ceux dotés du trophée Général Mamadi Doumbouya, mais elles font preuve de laxisme lorsqu’il s’agit de développer des infrastructures sportives ou de réformer le secteur.
Certains observateurs suggèrent même que la Guinée soit temporairement interdite de compétitions internationales, toutes disciplines confondues, afin de forcer ses dirigeants à prioriser le développement du sport à travers la construction d’infrastructures et des réformes profondes.
Cette position, bien que radicale, trouve tout son sens face à l’inaction et au manque de résultats concrets.
L’élimination du Syli national à la CAN 2025 est une désillusion amère, non seulement pour les joueurs, mais aussi pour un peuple qui espérait voir son équipe briller sur la scène continentale. Le football guinéen, pris en otage par des intérêts partisans et des clans, a encore une fois montré ses failles.
Dommage !