
La Chine vient-elle de remporter la victoire dans la course technologique du XXIe siècle ? Pendant que le monde occidental était absorbé par les débats et les discussions, Pékin s’activait à façonner l’avenir : construction d’usines automatisées, développement de réacteurs nucléaires propres et mise en service de taxis volants. Quel est son secret ? Une formidable combinaison de planification acharnée et d’ambition audacieuse. Aujourd’hui, la communauté internationale se trouve à la croisée des chemins : s’adapter à ces avancées ou se résigner à rattraper son retard.

L’évidence s’impose, aussi implacable qu’une marée haute : la Chine, ce dragon longtemps considéré comme assoupi, voire léthargique sur l’échiquier technologique mondial, a non seulement rattrapé son retard, mais le dépasse avec une audace qui nous laisse bouche bée. On se souvient de la fameuse réponse de l’empereur Qianlong en 1793 à Lord Macartney : “Nous n’avons besoin de rien de votre pays.” Deux siècles plus tard, le vent semble bien tourné, et comme un coup de théâtre shakespearien, les rôles sont inversés.
L’Occident, aveuglé par sa supériorité technologique, a sous-estimé la capacité de transformation de ce géant. Regardez le pont de Rongjiang, suspendu à 335 mètres au-dessus des gorges du Guizhou : un chef-d’œuvre d’ingénierie, un symbole tangible d’une nation qui forge son destin avec une détermination implacable, loin des débats stériles qui paralysent parfois nos sociétés.

Prenons l’exemple de BYD, dans le Guangdong : deux millions de véhicules électriques produits chaque année, soit l’équivalent de trois usines Tesla ! Pendant ce temps, l’Allemagne, berceau de l’automobile, peine à se défaire de son passé thermique.
Comment expliquer cette différence abyssale ? Par une stratégie à la fois audacieuse et implacable : des investissements massifs, une planification à long terme, et une obsession de l’efficacité, une véritable machine de guerre économique.
Foxconn, un autre mastodonte, incarne cette même logique implacable. Un smartphone sort de ses chaînes de production chaque seconde ! Une cadence infernale qui laisse l’Europe, engluée dans ses réglementations et ses coûts salariaux, loin derrière. On se demande même si la compétition est encore possible… Et que dire de Shanghai, en 2024, avec la mise en service du premier réacteur nucléaire au thorium ? Cette technologie, autrefois reléguée au rang d’utopie, pourrait bien révolutionner le secteur énergétique mondial. Le thorium, abondant et moins dangereux que l’uranium, offre une alternative crédible aux énergies fossiles, une véritable révolution comparable, selon le Dr Zhang Wei, à la découverte de la fission nucléaire elle-même. Pendant ce temps, l’Europe tergiverse, hésitant entre un renoncement nucléaire allemand et une dépendance française à un parc vieillissant. On dirait un film d’horreur lent…
Même sur le plan environnemental, souvent critiqué, la Chine agit. Depuis 2000, 35 milliards d’arbres ont été plantés pour lutter contre la désertification ! Un chiffre vertigineux. Bien sûr, la Chine reste le premier émetteur de CO₂, mais c’est aussi le premier investisseur dans les énergies renouvelables. Contradiction ? Non, pragmatisme assumé.
La question n’est plus de savoir si la Chine dominera la prochaine décennie technologique, mais comment l’Occident compte réagir. Les États-Unis ont opté pour la confrontation (guerre commerciale, sanctions), une approche musclée.
L’Europe, elle, hésite, prise au piège entre une régulation excessive et un manque criant d’ambition. Elle risque de passer à côté du train de l’histoire, et ce serait une tragédie.
“L’Occident a inventé la disruption, la Chine l’a industrialisée,” résume
Li Ming, économiste à Hong Kong. C’est brutal, mais terriblement juste. La Chine ne se contente plus de suivre les règles, elle les écrit. Taxis volants, IA rivalisant avec OpenAI, villes-usines automatisées…
Pékin dessine un futur où l’innovation est synonyme de puissance. Reste une question fondamentale : ce modèle est-il compatible avec les valeurs actuelles? L’avenir nous le dira. Mais une chose est certaine : ignorer cette révolution serait une erreur monumentale, une faute historique que beaucoup ne pourront se le pardonner.
Said Mohamed Halato