Le Barreau de Guinée a réagi ce lundi 24 février 2025 à l’affaire Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée, interpellé dans la nuit du mardi 18 au mercredi 19 février à son domicile, avant d’être retrouvé plus tard abandonné près d’un camp militaire à Forécariah. Cette organisation dénonce le silence de la justice guinéenne sur ce dossier et exige l’ouverture d’enquêtes.
Dans une déclaration parvenue à Guinée360, le Barreau de Guinée a exprimé son indignation et sa préoccupation face à ce nouvel enlèvement, qui s’ajoute à la longue liste de disparitions forcées.
Selon le Barreau, les traitements inhumains, cruels et dégradants auxquels Abdoul Sacko a été soumis ne peuvent laisser indifférente aucune âme sensible. L’organisation déclare qu’elle ne peut fermer les yeux sur les violations répétées des droits de l’Homme et le climat de terreur qui s’installe progressivement dans le pays, menaçant la sécurité des citoyens.
“Le Barreau de Guinée condamne et dénonce avec la plus grande fermeté l’absence totale de réaction des autorités judiciaires, qui n’ont jusqu’à présent fait aucune communication sur cet acte inacceptable. Le Barreau considère cette situation comme un manquement manifeste de l’État à son devoir de protection des citoyens et de garantie de la sécurité publique”, peut-on lire dans la déclaration. Elle a précisé que la protection des citoyens est une obligation constitutionnelle et légale des autorités publiques.
“Laisser perdurer une telle situation sans réagir constitue un renoncement à cette mission régalienne”, estime le Barreau.
Près d’une semaine après l’enlèvement d’Abdoul Sacko, la justice n’a fait aucune déclaration alors que sa réaction est très attendue. “Ce mutisme ne fait qu’aggraver l’indignation et l’inquiétude légitimes des citoyens et des organisations de défense des droits humains”, souligne la déclaration, qui indique que l’enlèvement d’un activiste engagé comme Abdoul Sacko, constitue une menace directe contre les principes démocratiques et l’État de droit en Guinée.
C’est pourquoi le Barreau de Guinée invite les autorités gouvernementales à prendre toutes les mesures nécessaires pour élucider l’enlèvement d’Abdoul Sacko, ainsi que les cas de Foniké Mengué, Billo Bah, Saadou Nimaga et Habib Marouane Camara, toujours introuvables.
Par ailleurs, le Barreau de Guinée invite les autorités judiciaires, notamment le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Dixinn, “à entreprendre des enquêtes sérieuses en vue d’identifier et de punir les responsables de cet acte odieux”, conclut la déclaration.