Le Programme national au logement et de rénovation urbaine (Pnalru) a été lancé hier par le gouvernement pour faire face à la question de l’accès au logement au Sénégal. Il remplace le programme des 100 mille logements lancé par le régime sortant. Présidant ce lancement, Moussa Bala Fofana, ministre de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires (Muctat), a renseigné que «le loyer représente 54% des dépenses d’un ménage».Par Amadou MBODJI –
Le paiement de la location grève le pouvoir d’achat des pères de famille, surtout à faible revenu.
Le ministre de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires (Muctat) déclare que «le loyer représente 54% des dépenses d’un ménage. Quand vous avez un salaire de 500 000, c’est un montant de plus de 250 000 francs que vous mettez dans un loyer. Un père de famille laisse à sa progéniture souvent cette maison qui est l’héritage. Tout travailleur veut avoir cette dignité, cette tranquillité d’avoir son chez-soi et d’être sûr qu’entre ces murs bien aménagés, bien pensés, il a la tranquillité, il a la paix. Voilà ce que représente le logement pour les ménages», argumente Moussa Bala Fofana, qui s’exprimait hier lors d’une rencontre d’échange et de partage organisée par le Fonds pour l’habitat social (Fhs) sur le nouveau programme dénommé Programme national au logement et de rénovation urbaine (Pnalru). Celle-ci a regroupé le Muctat et les professionnels de la finance. L’objectif était de chercher à impliquer les banques qui ont un rôle crucial pour la réussite de ce projet.
Il s’agira de chercher à accroître l’appétit de ces banques pour le financement des crédits hypothécaires. «Ces crédits sont à un niveau faible qui tournerait aujourd’hui autour de 5 ou 6%. Ayant pour rôle premier de garantir les prêts, mais aussi d’assurer la bonification de ces prêts, le Fhs a aujourd’hui, l’ambition de devenir un véritable fonds de développement pour assurer et structurer des financements permettant de financer en tout cas l’habitat dans sa globalité», a indiqué Ibrahima Diop, Administrateur du Fhs.
12 projets ont été identifiés et seront lancés au courant de cette année dans le cadre du programme, selon le ministre de l’Urbanisme. A cela, s’ajoutent les 18 000 ha sur l’ensemble du territoire national qui ont été identifiés pour le Pnalru dont 4000 ha déjà sécurisés, si l’on se fie aux propos du ministre. Justifiant cette nouvelle initiative, les autorités invoquent des limites décelées dans le programme des 100 mille logements, initié par le régime sortant, pour venir en aide aux personnes à faible revenu. Les autorités comptent éviter de les reproduire par une coordination beaucoup plus maîtrisée pour l’atteinte des objectifs visés.
«Le programme des 100 000 logements, qui a fini de faire ses preuves, a connu des limites. Néanmoins, ces limites ne sont pas liées à ses ambitions, mais c’est plutôt des problèmes liés à sa mise en œuvre opérationnelle. Et des obstacles ont été identifiés, surtout la mobilisation foncière, mais aussi le choix des promoteurs immobiliers et aussi le modèle de viabilité économique. C’est d’ailleurs certainement ce qui est à l’origine de l’échec de la signature d’un accord-cadre, qui a été fait entre la Banque de l’Habitat, le Fhs et l’Abep», souligne l’Administra-teur du Fhs.
Le ministre juge «important de structurer ce programme qui est transversal, et qui mobilise plusieurs ministères, plusieurs acteurs, notamment le système bancaire, les assurances, les Sfd».
[email protected]