Depuis sa mise en service en 2018, le centre de Ressources et de Compétences (CRC) affiche un taux d’insertion professionnel supérieur à 67%. Ce résultat probant a incité notre gouvernement à mettre en place, dans le cadre d’un partenariat public-privé, une nouvelle structure dédiée à l’apprentissage des métiers liés du secteur transport-logistique-portuaire. Le Premier Ministre, Son Excellence, M. Abdoulkader Kamil Mohamed était jeudi dernier à PK 13, pour l’inaugurer.
Pour renforcer son statut de porte d’entrée naturelle du continent africain et notamment celle du COMESA fort, de quelques 110 million de consommateurs, la République de Djibouti a, après avoir mis en place sur ces façades maritimes des nombreux ports équipés d’infrastructures modernes pour fluidifier les activités commerciales, s’est tournée depuis ces dernières années au renforcement de son capital humain dans le domaine du transport et de la logistique portuaire.
L’initiative a permis au pays de lancer en 2018, les activités d’un centre de ressources et de compétences (CRC). Une institution spécialement conçue aux formations axées dans ce domaine.
Une croissance de la demande observée par la suite aussi bien au niveau local que régional a convaincu assez notre gouvernement et les bailleurs de fonds en l’occurrence l’Union Européenne et l’ambassade de France à élargir le centre.
C’est dans ce cadre qu’est sorti des terres à PK 13, dans la commune de Balbala, non loin du port DMP, une nouvelle structure moderne composée de plusieurs salles pour la tenue des séminaires, de cours, de formations bureautiques et multimédia ainsi qu’une salle de simulation pour la formation à la conduite et manipulation des portiques, des chariots …etc.
Le Premier Ministre, Son Excellence, M. Abdoulkader Kamil Mohamed, a inauguré le jeudi 21 novembre dernier, une nouvelle structure moderne sise à proximité de l’usine de production de l’huile végétale ‘‘Golden Africa’’.
Des membres du parlement et du gouvernement dont le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, M. Mahmoud Ali Youssouf qui représentait pour cette occasion, le ministre de l’économie et des finances, chargé de l’industrie, la ministre de la femme et de la famille, Mme Mouna Osman Aden qui assurait l’intérim de son collègue de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, de l’Ambassadrice de l’Union Européenne en République de Djibouti et auprès de l’IGAD, Mme Denisa-Elena Ionete, de l’Ambassadrice de France sous nos cieux, Mme Dana Purcarescu, du président de la Chambre de Commerce de Djibouti, M. Youssouf Moussa Dawaleh, du président du conseil d’administration de l’association qui gère le centre, Abdi Farah Ahmed, du directeur général du CRC, Abdourahman Elmi, du Directeur de l’Agence Française de Développement à Djibouti, Eric De Guerpel, des diplomates français et arabes, le personnel et les élèves du centre ainsi que des nombreuses autres personnalités anonymes ont assisté à la cette cérémonie d’importance capitale pour notre pays notamment dans sa stratégie de développement des compétences des métiers portuaires et surtout dans son ambition en tant que hub logistique régional.
Né d’un partenariat public-privé, le centre de ressources et de compétences s’inscrit en effet dans le cadre de la Vision 2035, qui place le capital humain au cœur du développement socio-économique du pays.
La cérémonie inaugurale de ce centre a été marquée par des nombreuses interventions dont celle du Premier Ministre. Dans son discours, M. Abdoulkader Kamil Mohamed a souligné que l’inauguration du Centre de Ressources et de Compétences (CRC) marque une étape clé dans la réalisation de la Vision 2035 de Djibouti, qui place le développement du capital humain au centre de sa stratégie de croissance. Il a présenté le CRC comme une réponse aux besoins impératifs de professionnalisation des secteurs portuaires, logistiques et de transport, des piliers économiques essentiels. Mettant en lumière l’importance de transformer la position géostratégique du pays en opportunités concrètes, il a insisté sur la nécessité de doter la jeunesse djiboutienne des compétences nécessaires pour relever les défis du monde moderne et occuper des rôles de leadership.
Le Premier Ministre a également évoqué le rôle déterminant du numérique, de l’innovation et des technologies émergentes, comme l’intelligence artificielle, dans les métiers de demain. En mettant l’accent sur la collaboration entre le gouvernement, les partenaires privés et les institutions internationales, il a salué les progrès déjà réalisés grâce au programme TRANSFORM. Il a appelé à renforcer la pertinence des formations offertes par le CRC pour répondre aux besoins d’un marché en évolution et faire de Djibouti un acteur compétitif sur la scène régionale et internationale, tout en offrant de réelles opportunités aux jeunes. Pour la ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle par intérim Mouna Osman Aden qui l’a précédé ce centre « constitue un jalon important sur la voie de la concrétisation de l’objectif stratégique initié par Son Excellence Monsieur Ismaïl Omar Guelleh, Président de la République, dans sa Vision 2035 pour Djibouti et porté par les acteurs publics et privés, nationaux et internationaux pour améliorer les conditions de vie de la population et lutter contre le chômage des jeunes. »
« La création du CRC symbolise ainsi notre foi dans la nécessaire imbrication des ambitions économiques et sociales » a précisé la ministre Mouna Osman Aden avant d’indiquer qu’il est « né d’une réflexion approfondie menée par les professionnels de la filière transport -logistique-portuaire, ce projet a ainsi vu le jour grâce à une collaboration étroite entre la Chambre de Commerce de Djibouti, le Port de Djibouti, avec l’engagement constant des ministères partenaires, notamment celui de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle ».
Grâce à un investissement « en grande partie par l’Union européenne et l’Agence Française de Développement, » ce centre formera selon la ministre de l’Education nationale et de la formation professionnelle par intérim « davantage de personnes aux métiers du port et de la logistique ».
La ministre Mouna Osman Aden, a présenté par la suite, le CRC comme étant un moteur stratégique pour l’emploi et la formation professionnelle, en réponse aux besoins croissants du marché du travail. Elle a salué la gouvernance novatrice du projet, fruit d’un partenariat public-privé, garantissant des formations adaptées aux réalités économiques. Soulignant les résultats déjà obtenus, avec 3000 jeunes formés et un taux d’insertion professionnelle de 67 %. Un chiffre qui démontre assez que nos jeunes commencent à prendre conscience de l’importance des métiers liés à la mer, dont notamment ceux axés dans le domaine du transport-logistique-portuaire.
Pour sa part, le président de la chambre du commerce de Djibouti, Youssouf Moussa Dawaleh a indiqué que ce centre est bien plus qu’un lieu de formation. « Il incarne un projet multidimensionnel, une initiative ambitieuse conçue pour moderniser professionnaliser l’un des secteurs stratégiques de notre pays : la litière transport-logistique-portuaire ». « Le CRC est également unique par son modèle de gouvernance innovant. Réunissant dans une association paritaire, des institutions publiques et privées, ce modèle assure une adéquation permanente entre les besoins du marché et l’offre de formation » a rappelé Youssouf Moussa Dawaleh, président de la chambre du commerce de Djibouti.
L’ambassadrice de l’UE à Djibouti, Dr. Denisa-Elena Ionete a déclaré que son institution « entamera l’année prochaine un projet de soutien plus spécifique, au développement de l’éducation et formation professionnelle, explorant donc aussi les formations diplômantes, et un soutien plus stratégique, en plus des formations qualifiantes soutenues par ce projet ».
Quant à l’ambassadrice de France à Djibouti, Dana Purcarescu, qui venait juste d’arriver de son pays, n’a pas caché sa fierté « ça ne nous arrive pas tous les jours d’inaugurer quelque chose dont on est particulièrement fier, mais en plus, dont on aurait envie d’en être » a insisté la diplomate européenne
Le président du conseil d’administration du CRC Abdi Farah Ahmed est revenu sur les réalisations de ce centre avant la mise en place de cette structure moderne.
RACHID BAYLEH
Le point avec …
Abdoulkader Kamil Mohamed Premier Ministre
« Le Centre de Ressources et de Compétences que nous inaugurons aujourd’hui est une réponse directe aux exigences de l’ère moderne »
Aujourd’hui, nous marquons une étape déterminante dans l’engagement du gouvernement pour le développement et la valorisation de notre capital humain. L’inauguration du Centre de Ressources et de Compétences (CRC) n’est pas seulement l’ouverture d’un nouveau bâtiment, mais la concrétisation d’une vision collective. Ce centre répond à un besoin impératif : celui de former des compétences solides, à la hauteur des défis des métiers portuaires, de la logistique, et du transport, piliers de notre économie nationale.
Il s’inscrit dans la continuité de notre Vision 2035, un projet ambitieux et porteur d’espoir pour Djibouti. Depuis son lancement, chaque programme quinquennal nous a permis de renforcer nos ressources, d’accroître nos compétences et de saisir les opportunités qui se présentent à nous, tout en restant concentrés sur notre mission de faire de Djibouti un hub régional incontournable. La position géostratégique unique de notre pays est notre atout. Notre ambition est de le transformer en opportunité, en garantissant que les jeunes Djiboutiens possèdent les compétences nécessaires pour être les leaders de demain.
Ce centre est sans aucun doute l’illustration ardente de la vision du Président de la République, qui place le capital humain au cœur de la transformation de Djibouti en stimulant la formation d’une génération de Djiboutiennes et Djiboutiens prêts à relever les défis du monde moderne. Comme il l’a souvent rappelé, “la véritable richesse de Djibouti réside dans la compétence et le potentiel de ses filles et fils.” Ce centre incarne donc intrinsèquement cette conviction et renforce notre marche collective vers une nation plus forte et plus résiliente.
Le Centre de Ressources et de Compétences que nous inaugurons aujourd’hui est une réponse directe aux exigences de l’ère moderne. Nous faisons face à une concurrence régionale accrue avec des voisins qui investissent également dans leurs infrastructures portuaires. Nous relevons ce défi en renforçant notre corridor logistique, qui, en tant qu’extension naturelle de nos ports, permet de lier plus efficacement les ressources humaines, les infrastructures et les technologies. Nos jeunes se forment aujourd’hui dans des métiers tournés vers l’avenir : data science, analyse des données portuaires, maintenance de haute précision, et bien plus encore.
Le numérique, l’innovation et l’intelligence artificielle ne sont plus des concepts éloignés et hors de portée, mais des réalités. Ils sont déjà intégrés dans les métiers de demain. Avec ce centre, nous préparons notre jeunesse à cette transition. Le programme TRANSFORM, qui est à la base de cette initiative, témoigne de la
volonté du gouvernement et des acteurs privés de doter Djibouti d’une main-d’œuvre qualifiée. Avec le soutien de la Chambre de Commerce et l’appui de partenaires internationaux comme l’Union Européenne et l’Agence Française de Développement, nous avons franchi des étapes majeures.
À ce jour, plus de 3000 jeunes ont déjà été formés, avec un taux d’insertion professionnelle de 67 %, un chiffre qui en dit long sur l’impact réel de cette initiative. Aujourd’hui, le CRC est prêt à recevoir encore plus d’apprenants, dans des locaux modernes et adaptés, à proximité du port de Doraleh.
Pour que ce centre continue à jouer un rôle moteur dans le développement de nos compétences nationales, il est essentiel que les acteurs impliqués s’engagent à renforcer leur soutien au CRC, tant sur le plan politique que technique. Le modèle de gouvernance de ce centre est un exemple de collaboration public-privé réussie dont je me réjouis au passage. En unissant les efforts de différents ministères, de la Chambre de Commerce et des associations professionnelles, nous garantissons que les formations resteront pertinentes et en phase avec les besoins du marché. Notre objectif est simple : construire un Djibouti fort et résilient, capable de rivaliser sur la scène régionale et internationale. À travers cette initiative, nous répondons aux besoins d’un secteur en pleine évolution. Nous préparons notre jeunesse aux métiers du futur et jetons les bases d’une économie plus inclusive et performante.
Ils ont dit …
Mouna Osman Aden
MENFOP par intérim
« Ce centre est un véritable lévier pour l’emploi »
Ce centre de formation est donc bien plus qu’un simple établissement de formation. C’est un véritable levier pour l’emploi, qui répond aux besoins croissants du marché du travail. En effet, le développement de cette plateforme logistique génère de nombreux employés qualifies dans des secteurs variés : manutention portuaire, transport, logistique,…etc. (…) Je suis convaincue que le CRC, associé aux autres initiatives menées par le gouvernement, permettra à Djibouti de consolider sa position de hub logistique en Afrique. À terme, nous souhaitons faire de Djibouti une plateforme multimodale, intégrant les transports maritimes, ferroviaires, routiers et aériens. En exprimant de nouveau ma reconnaissance à l’ensemble des partenaires ici représentés, je vous invite tous à accompagner cette ambitieuse entreprise et à ériger le CRC en acteur clé de notre engagement collectif à continuer à faire de l’éducation et de la formation professionnelle un véritable pilier de notre développement national.
Youssouf Moussa Dawaleh
Président de la CCD« Le CRC assure une adéquation permanente entre les besoins du marché et l’offre de formation »
Le CRC est également unique par son modèle de gouvernance innovant. Réunissant dans une association paritaire, des institutions publiques et privées, ce modèle assure une adéquation permanente entre les besoins du marché et l’offre de formation. Cette synergie entre ministères, institutions et entreprises permet au CRC de remplir une double mission : préparer les jeunes aux métiers porteurs, et accompagner les entreprises dans l’amélioration de leur compétitivité. Ce partenariat inédit est un modèle d’efficacité et de coopération. Depuis son lancement en 2018, le CRC sous un format « hors les murs » a déjà formé près de 3000 personnes, avec un taux d’insertion professionnelle près de 70%, démontrant ainsi son impact concret sur la lute contre le chômage et le renforcement des capacities humaines de notre filière transport-logistique-portuaire. Aujourd’hui, avec des locaux moderns et des équipements de pointe — simulateurs, véhicules de transport et chariots élévateurs — le Centre est prêt à accueillir une nouvelle génération de professionnels. Sa capacité d’accueil et son offre de formation, désormais démultipliées, ouvriront la voie à de nouvelles opportunités pour notre jeunesse.
Dr Denisa-Elena IONETE
Ambassadrice de l’UE à Djibouti
« L’Union européenne est consciente de l’importance d’avoir un système performant de formation »
Cette thématique est très chère à l’Union européenne. Conscients de l’importance d’avoir un système performant de formation, enseignement et perfectionnement professionnels, nous avons déclaré l’année 2023 «Année européenne des compétences ». Et les leçons apprises sont claires : investir plus dans l’enseignement et le perfectionnement professionnels ; mieux coopérer avec les entreprises, car ce sont elles qui savent ce dont elles ont besoin ; et faire correspondre leurs besoins aux aspirations des citoyens. Ce sont exactement les éléments qui ont conduit à la création de ce centre aussi ! Comme le secteur portuaire représente un pilier fondamental de l’économie djiboutienne, en contribuant à hauteur de 25% au PIB, son dynamisme est donc essentiel, et fait effet de levier pour attirer les investissements, stimuler l’emploi et améliorer la qualité de vie des citoyens.
Abdi Farah Ahmed
Président de l’association qui gère le CRC
« Nous avons également accueilli 45 employés du port de Douala, du Cameroun, pour des formations de remise à niveau »
Sur le plan régional, nous avons également accueilli 45 employés du port de Douala, du Cameroun, pour des formations de remise à niveau, renforçant ainsi le rayonnement international de notre centre. En investissant dans la formation, nous investissons dans l’avenir. Nous croyons fermement que l’éducation et la formation sont les leviers les plus puissants pour l’épanouissement de notre jeunesse et le développement de notre nation. À travers le CRC, nous aspirons à devenir un centre de référence en Afrique dans les domaines maritime et logistique, offrant des solutions adaptées et innovantes aux besoins de l’industrie. Ensemble, continuons de poser les jalons d’un avenir prospère pour notre jeunesse et pour notre pays.