Pour la première fois dans l’histoire du Togo, on s’achemine vers la mise en place du SENAT. Les élections sénatoriales ont été organisées samedi, 15 février 2025 pour l’élection des 41 Sénateurs sur les 61, le 1/3 soit 20 vont être désignés par le Président de la République.
Pour ce scrutin aux suffrages indirects, ce sont les 1527 Conseillers municipaux et 179 Conseillers régionaux qui votent. Ces grands électeurs étant déjà connus, point n’est besoin de grands bruits à travers à des meetings de campagne populaire si l’on se respecte et respecte sa population. Encore que les principaux partis de l’opposition qui ont quelques conseillers municipaux et régionaux ont décidé de ne pas participer à ce scrutin.
Curieusement, pour les deux semaines de campagne électorale, le parti au pouvoir a organisé de tournées et grands meetings populaires à travers le pays à grands frais.
Il s’agit ni plus ni moins que de la provocation et de l’indécence. Face à une population meurtrie et ravagée par la misère, le pouvoir de Gnassingbé multiplie les actes de démesures qui interrogent profondément sur le sens réel de sa gouvernance.
Les fonds gaspillés dans ce simulacre de campagne électorale peuvent servir à réparer au moins les feux de signalisation dans la capitale Lomé.
Pendant que ce déroulait cette comédie, les enseignants, agents techniques et administratifs de l’Université de Lomé étaient en sit-in sur le Campus pour réclamer la revalorisation de la valeur indiciaire salariale (10%) et les dix mille francs CFA de transport accordés par le Chef de l’État en septembre 2022 aux agents de l’État pour faire face à la vie chère.
Le gouvernement n’a pas trouvé de moyens pour satisfaire les enseignants mais au même moment, il ne lésine sur aucun moyen pour organiser à grands frais la commémoration de l’accident de Sarakawa, les 20 ans de la mort de Eyadema Gnassingbé, les sénatoriales…
Dans tous les pays sérieux d’Afrique, le SENAT est suspendu puisqu’inutile et budgétivore.
Et c’est ce moment choisi par le Togo qui a recours chaque mois aux emprunts obligataires sur le marché régional pour satisfaire les fonctionnaires, pour installer cette institution de plus pour inaugurer les Chrysanthèmes.
Tout simplement triste.
Honoré ADONTU
Source : Lecorrecteur.tg