CAMEROUN :: Mon dernier texticule pour 2024: Les années passent, la pourriture reste, la course à l’abîme ? :: CAMEROON
A l’échelle de l’humanité, la démocratie est un phénomène rare. Monarchies absolues, autocraties, oligarchies, tyrannies, dictatures, despotismes, sont des régimes bien plus fréquents.
Les modes d’organisation sociale n’y changent rien. Esclavage, féodalité, corporatisme, capitalisme, communisme, tous ces modèles d’organisation ont généré des inégalités et des classes dominantes (guerriers, aristocraties, clergés, bourgeoisies, apparatchiks, fanatiques…) qui ont construit leurs pouvoirs en écrasant, exploitant, terrorisant ou manipulant le plus grand nombre, voire en exterminant les perdants.
« Cameroun, la course à l’abîme”. C’était le grand thème des principaux journaux privés locaux au courant des années 90.
Depuis lors jusqu’à ce jour, plus ou moins confusément, chacun d’entre nous connaît le chemin emprunté par ce pays de l’Afrique centrale. Peu s’en soucient. Des revenus par habitant qui ont retrouvé leur niveau d’il y a cinquante ans au moment. Une industrie inexistante, une participation négligeable et décroissante au commerce mondial.
Mais le pire est au delà de ces indicateurs : despotisme obscurantiste, corruption généralisée, carences de la démocratie ou démocratie sans peuple, fuite des capitaux, destruction du monde rural, coups d’Etat électoraux, coups d’Etat constitutionnel, absence des libertés individuelles et publiques, médias aux ordres et adeptes de la pratique du “gombo”1, villes poudrières.
Depuis de trop nombreuses années, le Cameroun est plongé dans des crises sociopolitiques à répétition dont on ne voit pas l’issue, sinon un chaos rampant de la société camerounaise
La situation institutionnelle du Cameroun n’améliore pas, loin s’en faut, la situation économique et sociale des Camerounais dont beaucoup vivent dans un total dénuement et une véritable détresse morale.
Selon les derniers indices de développement humains des nations unies sur le Cameroun, 67.9 % de sa population vit actuellement en dessous du seuil de la pauvreté .
La population camerounaise est livrée depuis trop d’années à la kleptocratie institutionnalisée et au tourbillon des crises diverses qui n’apportent rien à l’avancée démocratique.
Mais quelle que soit l’importance que l’on puisse accorder à l’économie et au social, l’amélioration globale du pays nécessite une solution politique.
Il est temps en effet de réconcilier les Camerounais avec eux-mêmes ! Il est temps de se rassembler et de panser les plaies des blessures causées par nos dirigeants actuels depuis plusieurs décennies .
Il est temps de donner toutes ses chances à l’économie camerounaise d’exploiter ses énormes potentialités, notamment agricoles, maritimes et minières, dans le souci toujours affiché de l’intérêt général.
Il est temps d’engager enfin un processus de progrès social pour le bien d’un peuple majoritairement jeune qui a suffisamment souffert.
Par sa géographie, son histoire, sa population et ses ressources naturelles, le Cameroun possède tous les atouts pour réussir.
Encore faut-il aujourd’hui nous éloigner de l’abîme qui nous guette en choisissant le sursaut plutôt que l’immobilisme, c’est-à-dire éviter le naufrage !
Dans une situation bloquée, il y a lieu de faire preuve d’imagination, et d’innovation dans les réflexions, et oser entreprendre avec responsabilité les résolutions qui s’imposent.
Le sentiment national restera fragile tant que certaines communautés auront l’impression que leurs valeurs et leurs richesses sont essentiellement exploités et leurs doléances rejetées. Et pour preuve, la menace de la sécession brandie par nos compatriotes des régions anglophones du Cameroun est l’indicateur d’un malaise qui dure.
Le pouvoir de Yaoundé, contestée dans sa capacité à unir la Nation, auteur de toutes ces dérives, a cru que les problèmes enfouis au fond de la mémoire collective d’un peuple sont facilement manipulables. Or à tout moment dans l’histoire d’un peuple, le triste vécu quotidien peut resurgir et faire mal dès lors qu’il n’a pas été résolu.
Les dirigeants camerounais, bailleurs du pouvoir politique camerounais, à une origine idéologique connue de tous, par le biais d’une efficace dynamique de positionnement, tirent toutes les ficelles de l’économie du Cameroun vers eux. Pour s’en convaincre, il suffit d’ouvrir les yeux et de voir entre quelles mains se trouvent les secteurs essentiels de l’économie, du commerce, des plus importants projets, des sociétés d’Etat, et à qui reviennent les marchés publics les plus juteux, etc.
Dans ce ridicule accaparement des richesses du pays par un groupuscule d’égoïstes calculateurs, les populations suffoquent face à des promesses qu’elles espèrent recevoir comme une manne du ciel en 2035… pourtant, ces pauvres misérabililisantes dont l’effectif croit au jour le jour, constituent un volcan non éteint qui risquerait de tout balayer sur son passage en cas d’éruption. Les années passent, et rien ne change au Cameroun. Mais, jusqu’à quand ?
Le moment est venu pour les patriotes de sortir des rangs pour assumer la tâche difficile de relever leur pays des décombres politiques dans lesquels est plongé le Cameroun, alors qu’aucune volonté honnête ne vienne à son secours, à part des propositions dissimulant des intentions intéressées que les protagonistes rejettent à tour de rôle.
Soyez téméraires! Soyez dévoués les hommes capables ! pour relever ce défi ! Vous montrerez à la face du monde de quel bois le Camerounais se chauffe. La réussite du développement, et la gloire, et le Bonheur de tout un peuple sont entre ses mains et dépend de sa volonté d’agir. C’est au peuple de se lever comme un seul homme pour réclamer dans la paix la justice, l’égalité et sa liberté
1- Corruption, pourboire