Abidjan, 26 nov 2024 (AIP) – L’impétrant Dr Selay Marius Kouassi a soutenu, mardi 26 novembre 2024, son mémoire de Master 2 professionnel en Diplomatie, protocole et relations internationales au Centre africain de management et de perfectionnement des cadres (CAMPC) à l’Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan-Cocody en éclairant les stratégies de certaines grandes puissances sur la diplomatie numérique et la lutte contre les fake news.
Sous le thème « La diplomatie numérique de la France, des États-Unis, de la Chine et de la Russie à l’épreuve des fake news en Afrique de l’Ouest, de 2019 à présent », le travail de Dr Selay Kouassi dévoile les enjeux complexes liés à l’intégrité de l’information dans un cyberespace en pleine mutation.
A l’issue de cette soutenance présidée par le Professeur Bamba Abdoulaye, historien spécialiste des relations internationales, l’impétrant a été élevé au rang de Maître ès diplomatie, protocole et relations internationales, avec une note de 18/20 et la mention « très honorable.
La soutenance a été marquée par des échanges, soulignant la pertinence du sujet dans un contexte où les fake news sont devenues des instruments d’influence stratégique. Dr Selay Kouassi a démontré comment les grandes puissances – la France, les États-Unis, la Chine et la Russie – utilisent le numérique pour formuler des stratégies de diplomatie publique en Afrique de l’Ouest, tout en luttant contre la prolifération des fausses informations.
L’impétrant a adopté une approche méthodologique novatrice, combinant l’éclectisme épistémologique et la netnographie. Cette méthode, qui consiste à étudier les comportements des communautés en ligne, s’est révélée essentielle pour analyser les interactions virtuelles et décrypter les stratégies des puissances étrangères face aux fake news.
Ses recherches ont montré que les fake news visant les intérêts de ces pays en Afrique de l’Ouest sont souvent liées à des questions politiques, sécuritaires, économiques et sanitaires, notamment en lien avec la pandémie de Covid-19.
Dr Selay Kouassi a également mis en évidence que, malgré des approches différentes, la France, les États-Unis, la Chine et la Russie partagent un objectif commun : influencer l’opinion publique ouest-africaine et renforcer leur présence dans la région.
Le jury, composé du rapporteur Dr Baba Kaboré, expert en sécurité informatique, et de l’encadreur, le ministre Gnamién Yao, docteur en relations internationales, a salué la qualité et la pertinence de ce travail de recherche. Ils ont notamment souligné l’importance de cette étude pour les États africains, qui accusent encore un retard dans l’intégration du numérique dans leurs stratégies de diplomatie publique.
Le jury a reconnu que les États africains doivent s’inspirer de ces modèles pour développer leurs propres stratégies numériques et mieux protéger leurs intérêts sur la scène internationale, notant que ce travail ouvre la voie à une réflexion approfondie sur l’avenir de la diplomatie numérique africaine face aux défis contemporains du cyberespace.
En mettant en lumière les stratégies des grandes puissances, cette étude constitue une ressource précieuse pour les décideurs africains, appelés à renforcer leur résilience face aux manipulations informationnelles et à s’approprier les outils numériques pour défendre leur souveraineté sur la scène mondiale.
(AIP)
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