Jeudi, une délégation du Front « Touche Pas à Ma Constitution », conduite par le Secrétaire Général de l’ASVITTO, Baouna Mandabouwè, a rendu visite aux détenus politiques de la prison civile de Lomé pour s’enquérir de leurs nouvelles et les encourager.
Un message de soutien et de réconfort
Lors de cette visite, les leaders du Front ont adressé un message de soutien à Allés Atti et ses camarades, incarcérés lors des dernières manifestations de l’opposition. « Vous voir avec ce sourire aux lèvres, malgré votre situation, cela nous encourage à ne pas baisser les bras face à ce régime. Vous êtes nos héros. Là, dehors, beaucoup de Togolais pensent à vous. Vous n’êtes pas seuls. Vraiment du courage, bientôt vous sortirez de cette situation. Vous n’êtes pas comme les autres pensionnaires. Eux, ils ont commis une infraction pour se retrouver ici. Mais vous, vous êtes retenus ici pour vos opinions, vous êtes des héros. Notre prochaine rencontre ce sera de vous voir auprès de vos familles respectives », ont exprimé les responsables du Front.
Bien que cette rencontre n’ait duré qu’une demi-heure, elle a profondément marqué les détenus, qui ont exprimé leur gratitude. « Vous ne pouvez pas imaginer combien ce petit moment passé avec vous nous a apporté. Cela nous encourage à tenir bon. Vraiment merci », ont-ils déclaré, visiblement touchés par cette attention.
Un total de 93 détenus politiques actuellement emprisonnés
Actuellement, ce sont 93 détenus politiques qui se trouvent incarcérés à travers le pays. Le Front « Touche Pas à Ma Constitution » dénonce le fait que ces personnes aient été emprisonnées pour avoir participé à des manifestations pacifiques. « Ils ont été emprisonnés pour des manifestations autorisées. Ils sont en prison pour leurs opinions », a rappelé le mouvement, qui poursuit une campagne de pression pour leur libération.
Les conditions de détention préoccupantes
Au-delà de la question de la libération, le Front s’est également penché sur les conditions de détention des prisonniers politiques. « Le cas de Madame Nambéa Méhiuowa Leyla illustre toute la cruauté de cette situation », a déclaré Gnimdéwa Atakpama, Délégué national aux affaires intérieures du Parti des Togolais. Arrêtée en 2019 alors qu’elle allaitait encore son bébé, elle vit aujourd’hui un drame personnel bouleversant : sa fille, désormais âgée de 5 ans, ne la reconnaît plus comme sa mère. La situation est d’autant plus alarmante que certains détenus développent des troubles psychiatriques graves. L’urgence d’une libération immédiate de ces personnes, injustement privées de leur liberté, n’est plus à démontrer.
La libération des détenus politiques : une priorité absolue
Pour le Front, il est clair que ces détenus politiques n’ont pas leur place derrière les barreaux. « Le gouvernement sait bien que ces héros n’ont pas à être en prison. On leur dit qu’il faut les faire sortir. Mais j’ai l’impression qu’ils ne veulent pas admettre que ces personnes sont des détenus politiques. Peu importe les termes qu’ils emploient, l’essentiel est qu’ils soient libérés. Ce qui importe, c’est qu’ils soient sortis de prison », a conclu Gnimdéwa Atakpama.