Le ministère de l’Agriculture, de l’Eau, de la Pêche et de l’Elevage chargé des Ressources Halieutiques a procédé hier au lancement du projet d’Entrepreneuriat des Jeunes pour l’Adaptation au changement Climatique(PEJACC). Lequel est financé conjointement par la République de Djibouti et la Banque Africaine de Développement(BAD). Placé sous la houlette du ministre de l’Agriculture, de l’Eau, de la Pêche et de l’Elevage chargé des Ressources Halieutiques M. Mohamed Ahmed Awaleh, l’atelier du lancement de ce projet de grande envergure s’est déroulé en présence du ministre de l’Economie et de la Finance chargé de l’Industrie M.Ilyas Moussa Dawaleh, le Secrétaire général du MAEP-RH M.Ibrahim Elmi, Le chef de Délégation de la Banque Mondiale M. Pascal Sanginga, les hauts cadres du MAEP-RH, les représentants des organismes internationaux, les représentants de l’Administration générale, des Institutions financières. Ont été également présents les représentants des conseils Régionaux du pays, et des préfectures ainsi qu’un parterre des entrepreneurs.
Pour un pays comme le nôtre qui importe l’essentiel de ces produits agricoles et alimentaires, trouver des solutions devant permettre de changer la donne constitue une priorité nationale. Eu égard de cet impératif national que les acteurs chargés de la thématique en question ont, avec l’étroite collaboration de la Banque Africaine de Développement, entamé un travail de longue haleine afin d’élaborer un projet de grande envergure censé transformer significativement l’écosystème agro-pastorale du pays. Lequel devrait être au diapason avec les objectifs impérieux inhérents au changement climatique.
En ce sens, les deux équipes ont, au terme de plusieurs mois de travail, conçu un projet en parfaite adéquation avec la mise en place d’une pratique agricole intelligente face aux impacts climatiques.
C’est sur cette lancée qu’a eu lieu hier au Sheraton Hôtel l’atelier de lancement du projet d’Entrepreneuriat des Jeunes à l’Adaptation au Changement Climatique de son acronyme PEJACC.
Déterminant pour insuffler un nouveau dynamisme quant à l’émergence d’un écosystème agro-pastoral susceptible de réduire la dépendance des produits agricoles et alimentaires du pays, le projet d’Entrepreneuriat des Jeunes pour l’Adaptation au Changement Climatique(PEJACC) entend changer de paradigme avec la promotion d’une pratique agricole intelligente face au défi climatique. Tant mieux dès lors où cet événement marque une étape importante dans l’engagement commun à relever les défis climatiques en vue de construire un avenir durable et inclusif pour les jeunes et les femmes du pays.
Le Secrétaire général du MAEP-RH, Ibrahim Elmi a dans son mot de bienvenu annoncé la couleur en évoquant clairement les intentions dudit projet. « Aujourd’hui, nous avons l’opportunité unique, grâce à ce projet, de transformer notre paysage agricole et de renforcer la résilience de nos filières face aux défis croissants liés au changement climatique. Le PEJACC n’est pas seulement un projet de développement: il s’agit d’un appel à l’action, d’un espace de collaboration pour générer un impact durable sur notre communauté et notre environnement».
« Développer un projet qui change de paradigme »
Il importe de revenir un peu sur l’historique ainsi que le cheminement qu’a connu ce projet. De ce fait, lors d’une audition tripartite réunissant le ministre de l’Economie et de la Finance chargé de l’Industrie, le ministre du MAEP-RH, et le chef de délégation de la BAD, trois défis ont été fixé à savoir premièrement la conception d’un projet ambitieux et de grande taille, au-delà de 20 millions de dollars que la banque a l’habitude de financer pour Djibouti. Et deuxièmement qui va au-delà de la résilience et lutte contre la pauvreté – qui adopte une approche business et entrepreneuriat, en ciblant les jeunes. Et au final qui vise à réduire l’importation des produits alimentaires et qui permet de produire localement. C’est avec ses initiatives louables que ce ledit projet a vu le jour.
Le chef de Délégation de la BAD a ainsi énuméré en détail les sommes mobilisés lesquels s’élèvent à hauteur de 53 millions de Dollars, dont 38 millions de la Banque Mondiale de Développement sous formes des dons, 10 millions du gouvernement et 5 millions du secteur privé, et les bénéficiaires contribueront aussi environ 1.2million de dollars. Et de poursuivre que ce projet planche à : « développer un projet qui change de paradigme, aller au-delà de la résilience et de la lutte contre la pauvreté, pour une approche entrepreneuriale, qui donne aux jeunes des opportunités de créer leurs propres entreprises et de créer des emplois et des richesses ».
« Rendre l’assiette Djiboutienne Autonome et Indépendante »
Le ministre de l’Economie et de la Finance chargé de l’Industrie M ILyas Moussa Dawaleh a quant à lui fait état qu’en raison de l’évolution technologique, il est donc de rêver en faisant l’agriculture autrement. Et de mettre l’accent qu’au-delà des projets de résilience et de lutte contre la pauvreté, de concevoir une agriculture qui crée des emplois des jeunes et des moins jeunes. Avec à la clé la perspective de rendre l’assiette Djiboutienne Autonome et Indépendante avec l’expertise et l’expérience requise. En passant une autre étape de grande envergure qu’est « d’arriver modestement 30 à 40% de production nationale à Djibouti par les Djiboutiens ».
Création d’au moins 200 petites et moyennes entreprises
S’exprimant en dernier lieu, le ministre du MAEP-RH M .Mohamed Ahmed Awaleh a donné des éclaircissements précis sur les tenants et aboutissants de ce projet décisif quant à l’avenir de l’agriculture du pays.
D’un montant global de 57,4 millions USD a-t-il fait savoir : « soit 10.4 milliards de francs Djibouti, le PEJACC est Financé d’une part, par un don de la Banque africaine de développement à travers le Fonds Africain de Développement (FAD), la Facilité d’Appuis à la transition (FAT/ Enveloppe de la prévention) et le Guichet d’action climatique, et d’autre part par un prêt du FIDA. Il prévoit la mise en place d’une ligne de crédit de 10 000 000 USD en collaboration avec les institutions financières pour permettre aux jeunes d’avoir accès au crédit pour démarrer leurs activités dans les chaînes de valeur ciblées avec la création d’au moins 200 petites et moyennes entreprises, la création de 3 500 emplois permanents et 2 300 emplois temporaires, touchant principalement les jeunes (60 %) et les femmes (40 %). »
Et d’ajouter que « le PEJACC va renforcer la sécurité alimentaire en réduisant de 30% à 40% la dépendance aux importations alimentaires du pays à travers une augmentation de la production des principales cultures maraîchères ciblées (tomate, aubergine, piment et melon). »
Parmi les zones ciblées figurent les régions d’Ali-Sabieh, Dikhil, Obock, Tadjourah, Arta ainsi que la zone périurbaine de Djibouti.
Il a à noter que ce projet touchera directement près de 80 000 personnes, soit environ 12 000 ménages, tout en bénéficiant propriétaire à plus de 240 000 consommateurs à Djibouti-ville.
Le projet intègre des questions transversales liées au genre et à la protection de l’environnement. Il s’appuie sur trois composantes clés notamment le renforcement des systèmes de production horticoles et caprins face aux défis climatiques. En soutenant le développement d’un agrobusiness résilient et inclusif. Et s’assurer enfin une gestion efficace et une coordination optimale des activités. Il était temps !
Sadik Ahmed