Sous l’égide du Premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed, le ministère de la communication a organisé jeudi dernier au palais du peuple, la célébration de la journée nationale de la presse. Cette journée qui en est à sa cinquième édition, a rendu hommage à l’ensemble des professionnels de la presse et de l’audiovisuelle pour le travail essentiel que ces derniers effectuent pour la société. Cette année, le choix de l’intitulé mis en avant « Transition numérique et éthique journalistique », demeure pertinent et prend tout son sens eu égard de la profonde mutation que le métier connaît depuis l’avènement du numérique.
Outre le Premier ministre, la cérémonie de célébration de cette journée s’est déroulée en présence du ministre de la communication, chargé des Postes et des Télécommunications, M. Radwan Abdillahi Bahdon le ministre du travail, chargé de la Formalisation et de la Protection Sociale, M. Omar Abdi Saïd, le ministre du Commerce et du Tourisme, M Mohamed Warsama Dirieh, le ministre délégué chargé de la Décentralisation M Kassim Haroun Ali, le secrétaire général du MCPT, M. Ahmed Youssouf Elmi, le directeur de la communication et des médias M. Ibrahim Miyir Ali, la présidente par intérim de la commission Nationale de la communication Mme Souad Houssein. Ont été également présents le directeur de la publication du Quotidien La Nation, M. Kennedid Ibrahim Houssein, le directeur général de la RTD M. Aden Abdi Djama, les responsables des différents organes médiatiques du pays, l’ensemble des professionnels de la presse du pays ainsi qu’un parterre des invités de marque.
Chaque année à pareille date, l’ensemble des professionnels de la presse et de l’audiovisuelle marque une pause pour célébrer la journée nationale de la presse. L’occasion pour ces derniers de se pencher pour réfléchir aux multiples défis que ce noble métier est amené à surmonter. Notamment dans un monde où l’information migre vers les plateformes numériques en prime l’instantanéité de l’information en toile de fond. C’est pourquoi, l’intitulé de la thématique « Transition numérique et éthique journalistique » de cette journée, prend un écho particulier dès lors où le choix de la thématique tend à concilier l’éthique journalistique dans un secteur médiatique de plus en plus numérisé. C’est tout l’enjeu auquel les responsables politiques et les professionnels de ce secteur sont appelés à prendre en considération.
Tirer profit de l’outil numérique pour disposer une information plurielle et objective
Au jour d’aujourd’hui, personne ne peut ignorer que l’information migre de plus en plus vers les plateformes numériques. Faisant fi parfois des notions journalistiques et pis encore de l’éthique journalistique, les informations qui pullulent dans les différentes plateformes numériques deviennent des sujets à caution pouvant parfois ébranler l’intégrité et la cohésion. En ce sens, le ministre de la communication a dans son discours esquissé toute la difficulté et le dilemme que le secteur médiatique est contraint de surmonter à l’aune de l’ère numérique. « La transition numérique présente à la fois des opportunités exceptionnelles et des défis de taille. Elle offre une plateforme sans précédent pour une circulation plus libre et plus rapide de l’information, mais elle impose également de nouvelles exigences en matière de véracité et de responsabilité » a-t-il fait savoir d’emblée. Et d’ajouter en tant qu’acteurs du secteur, « il nous revient de préserver les principes fondamentaux du journalisme : véracité, objectivité et responsabilité. Le numérique ne doit en aucun cas être un prétexte pour sacrifier ces valeurs au profit de la rapidité ou du sensationnalisme ».
Le ministre a fait prévaloir le rôle primordial que le gouvernement est appelé à jouer dans ce contexte de mutation rapide, en créant « un environnement propice à l’innovation tout en veillant à préserver l’intégrité de l’information. C’est pourquoi a-t-il souligné que « nous avons adopté récemment des politiques visant à encourager la formation continue des professionnels des médias, à protéger les journalistes dans l’exercice de leur fonction et à réguler l’usage des nouvelles technologies de l’information ».
Même son de cloche du côté de la présidente par intérim de la Commission nationale de la Commission qui a dans son discours d’introduction fait remarquer que « La formation numérique est à la page, elle n’est pas à la marge, une évidence que les décideurs politiques doivent intégrer dans leurs programmes politiques ». Tout en précisant que « La question qui se pose aujourd’hui, ce n’est pas de savoir quel sera l’avenir de la communication numérique, ce n’est pas non plus de savoir comment la communication conventionnelle régresse partout au profit du numérique ? »
L’enjeu de notre époque, a-t-elle estimé « c’est comment tirer profit de l’outil numérique pour que notre société dispose d’une information de qualité. C’est-à-dire une information plurielle, mais une information objective ».
Le premier ministre s’est exprimé en dernier lieu dans un discours au cours duquel le responsable politique a d’abord rendu un hommage appuyé aux journalistes de la presse écrite et ceux de l’audiovisuelle, tout en réaffirmant l’engagement envers une presse libre, innovante et responsable. S’agissant de la thématique en question, le premier ministre a reconnu que si le numérique offre « des outils extraordinaire pour diffuser plus rapidement de l’information et a amplifié les volumes des voix. Cependant, il soulève également des questions cruciales sur l’éthique, la responsabilité et la confiance ».
En poursuivant son propos, le Premier ministre a fait observer que « le secteur des médias qui était en pleine mutation, est désormais confronté à d’innombrables chaos informationnels en ligne, notamment la désinformation, le complot et les discours de haine qui non seulement sapent la cohésion sociale mais remettent également en cause les fondements de l’Etat de droit ». C’est pourquoi le rôle des journalistes est crucial. « C’est grâce à leur travail, leur courage, leur persévérance que nous comprenons ce qui se passe réellement dans différents partis du monde et parfois au péril de leur vie. Ensemble nous pouvons relever ce défi, ensemble nous pouvons saisir ces opportunités pour que le journalisme dans sa noble mission continue d’éclairer le public ».
La journée de la presse s’est clôturée par des rencontres débats au cours desquelles les professionnels des médias ont abordé de long en large le thème de cette cinquième édition.
Sadik Ahmed