Il y a des actions de nos classes dirigeantes qui nous font pleurer de honte et de colère, car elles humilient notre peuple et attaquent la fierté de ses racines. Elles nous envoient également un signal indiquant que ces individus sont des farces pathétiques, des vassaux engagés à ne faire aucun effort pour mettre fin à ce conflit multidimensionnel qui secoue le pays. Dans cette symphonie macabre, aucune initiative sérieuse n’est prise, pas même un signe donnant la moindre lueur d’espoir malgré les milles menaces pesant sur le dos du pays. Ces représentants authentiques de la classe politique se perçoivent comme impuissants et sont mêmes prêts à se laver de toute responsabilité dans la situation sans précédent qui fait rage au pays.
Ces politiciens rivalisent une fois de plus d’indécence au lieu de s’attaquer à la source de nos problèmes cruciaux. Ils se persuadent qu’il ne faille rien faire pour éradiquer le mal qui nous ronge, pour ensuite remettre sur les rails un pays handicapé depuis des décennies. Pourtant, les masses attendent d’eux qu’ils se sacrifient pour résoudre les problèmes urgents qui prennent des proportions inquiétantes. Or, ils ont choisi de nager, certes, dans une confusion totale, pas pour essayer de s’en sortir du labyrinthe mais pour s’accrocher de préférence à tort à leur dessein destructeur sans vouloir assumer les conséquences néfastes du chaos.
C’est la résultante d’une faillite collective de la classe politique traditionnelle et d’un système antinational l’englobant qui s’amplifie avec plus de résonnance et nous enferme dans cet étau. On ne peut pas attendre à cette classe politique parasite, vivant au dépend des ennemis d’Haïti de nous donner ce qu’elle n’en a pas : la fierté. Car, elle n‘a pas, en effet, la capacité idéologique ni la volonté politique de se sacrifier pour son pays. En aucune circonstance, elle ne peut imaginer l’avenir autrement puisque son point fort est de profiter au maximum de l’anarchie et de vivre de la mauvaise gouvernance qu’elle a initié.
A dire vrai, c’est en aucune façon pour satisfaire les revendications des masses populaires que le Conseiller-Président Leslie Voltaire, sans aucune retenue, s’est adressé au Président Nicolas Maduro, « Nous sommes confrontés actuellement à un problème de violence de bandes armées qui terrorisent la population. C’est pourquoi nous demandons aux frères de l’Alba une aide sécuritaire et alimentaire ».
En réalité, cette fausse demande apportant la preuve, d’un déséquilibre dans les relations existant entre ce gouvernement et les Etats voisins d’Haïti et qu’en vérité, il n’y a aucun esprit d’effort national à l’horizon.
Regardez monsieur Voltaire comment il vous a été facile de vous adresser au Président Maduro pour poser la problématique de l’insécurité. Alors, qui vous a empêché de vous adresser de la même manière au Président dominicain Luiz Abinader afin d’arrêter les déportations massives et le traitement inhumain à l’égard de nos compatriotes travaillant de l’autre côté de la frontière ? Cela illustre en méprisant nos compatriotes en République dominicaine, vous ne vous s’apitoyez pas vraiment sur le sort des haïtiens en général.
On fini par comprendre que c’est le cadet de vos soucis. Tout ce qui vous préoccupe c’est de quémander de l’aide à autrui. Cette sollicitation auprès du Président de la République bolivarienne est plus économique que politique. C’est l’indécence qui a atteint son paroxysme dans la mesure où ce qui est particulièrement grave, c’est le dessein sinistre qui se cache derrière cette demande, celui de faire beaucoup de fric comme ça a été le cas avec les millions de dollars de Petro Caribe détournés et empochés par de précédents officiels de gouvernement sans scrupule aucun. D’ailleurs, le Venezuela a déjà consenti d’énormes sacrifices pour aider le peuple haïtien à sortir de son marasme. Mais les gouvernements mendiants du même acabit social que le Conseil Présidentiel de Transition ont fini par piller et gaspiller cette aide.
Qu’est-ce qui a changé depuis lors pouvant convaincre la Révolution bolivarienne, l’Alba et le peuple haïtien lui-même que l’aide qu’on l’aura octroyé ne sera pas à nouveau détournée, dilapidée, volée avec autant de cynisme, d’agressivité par ces mêmes acteurs de la classe politique comme cela a été pour le fonds PetroCaribe ?
D’autant plus que les contributions vénézuéliennes sont toujours ignorées, oubliées par les dirigeants haïtiens, quand il s’agit de s’aligner ou de défendre la position impérialiste occidentale, notamment Washington, contre les gouvernements progressistes du Venezuela. Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) n’a jamais salué la victoire de Nicolas Maduro aux dernières élections présidentielles de juillet dernier et a même voté à l’OEA pour le recomptage des votes. Au lieu d’exhiber ses velléités à recevoir des fonds, le CPT devrait de préférence créer les moyens de reconstruire l’Etat à l’exemple du Président Mzee Laurent Désiré KABILA à son arrivée au pouvoir en République démocratique du Congo. Les occidentaux avaient espéré le voir servir leurs intérêts comme au temps de Mobutu en l’offrant de l’aide.
Il avait déclaré à Bill Clinton, Président des Etats-Unis d’alors, « ayant une vision claire de ce qui se passe dans mon pays, je n’ai pas besoin d’aucune aide pour le moment jusqu’à ce que j’ai fini par mettre de l’ordre. Toute aide reçue maintenant passera comme de la fumée dans le désordre qui règne ici.» Bien que sa réponse avait forcé au plus vite la CIA de planifier et préparer son assassinat, Kabila cependant avec courage disait la vérité, et faisait montre de son patriotisme à restaurer avant tout l’Etat de droit, la stabilité avant de s’aventurer à recueillir de l’aide, de l’argent ou de n’importe quoi. Ce ne sont que des mercenaires qui sont plus que disposés à mendier, voler et dévaliser les banques plutôt qu’à travailler à construire un pays, à le débarrasser de la domination des formes les plus corruptrices de pouvoir et d’exploitation des masses.
Ce régime de Transition ne nous réserve qu’un avenir de mendicité excessive. Que devons-nous espérer d’autre, quand ces Conseillers Présidentiels ne rêvent que de leur réussite personnelle et s’en foutent de tout ? C’est pourquoi ils ne peuvent apporter la moindre transformation dans les conditions de vie des masses défavorisées ! Les faits sont criants et ne sont que continuités dans le déni.
Un tel comportement indigne ne reflète pas le peuple haïtien, mais celui d’un pouvoir fantoche, d’atouts-faits, de charlatans, d’affairistes prêts à s’avilir, à se ramper, à se prostituer, bref, prêts à faire n’importe quoi ! Cet appel de la Villa d’Accueil à l’Alba est une attitude irresponsable, antipatriotique, une démarche indécente exprimant la vassalisation d’un régime de voyous pourris et corrompus pour soutirer de l’argent à n’importe quelle condition. Ce tableau triste est sans doute incomplet néanmoins, il reflète la vérité.
Sauf un gouvernement populaire, progressiste et révolutionnaire n’étant pas inspiré et téléguidé par l’impérialisme pourrait et devrait jouer impérativement un rôle de solidarité active avec d’autres pays frères de la Caraïbe et de l’Amérique latine sans se donner dans la mendicité et le vol afin que le peuple haïtien soit renforcé dans sa dignité, son honneur et son prestige dans sa lutte de libération. Non à la vassalisation et à l’indécence sans limite !