Parfait Mbvoum, homme politique, demande au préfet du Mfoundi de procéder à l’arrestation et à la détention administrative de la fille du président Paul Biya pour ses mœurs. Une sortie qui réactive le débat sur le sujet.
Le président national du parti politique Forum Républicain saisit le préfet du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent, à l’effet d’arrêter et de détenir Brenda Biya, fille du chef de l’Etat camerounais. L’homme politique invoque comme motif de sa demande l’adoption par Brenda Biya d’un comportement qui peut être dangereux pour elle-même et pour les autres. « En ce qui concerne ses mœurs et son comportement public ». La demande vise à permettre à la concernée de « réfléchir à son comportement et prendre des mesures nécessaires pour y remédier ».
Parfait Mbvoum signifie à l’autorité administrative que ne pas arrêter la fille du président de la République sera considéré comme la légalisation de l’homosexualité à Yaoundé. Or, le préfet du Wouri, Sylyac Marie Mvogo, vient de désavouer une organisation de défense des droits des homosexuels à Douala au regard de la loi. L’article 347-1 du code pénal punit d’un emprisonnement de six mois à cinq ans toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe.
Le débat que soulève cette demande porte sur la possibilité par une autorité administrative de procéder à l’arrestation de la fille de la plus haute autorité de l’Etat, le président Paul Biya. Lui qui, le 30 janvier 2013, au sortir d’une rencontre avec l’ancien président français François Hollande, s’est prononcé sur l’homosexualité au Cameroun.
Interrogé dans la cour de l’Elysée, le président de la République a déclaré « Avant que je sois président, l’article 347 punissait cette chose, ce délit (…) Maintenant ce que je peux dire c’est qu’il y a discussion. Les gens discutent. Les esprits peuvent évoluer dans un sens ou dans un autre. Mais actuellement c’est un délit ». Le chef de l’Etat a par ailleurs relevé ce jour-là que deux Camerounais condamnées à cinq ans de prison pour homosexualité en 2011 venaient d’être acquittées à la Cour d’appel du Centre.
Entre 2011 et 2024, de nombreux cas suspects d’homosexualité ont été relevés. Certains n’ont pas été jugés. Mais les autorités continuent de rejeter la pratique au nom de la loi.