
Après le passage de l’ouragan Melissa qui a dévasté de nombreuses communes du Grand Sud, le bilan partiel de la Direction de la Protection Civile (DPC) fait état d’au moins 43 morts, 13 disparus et 21 blessés suite aux pluies et inondations provoquées en Haïti.

Le bilan le plus lourd se situe à Petit-Goâve où l’on déplore au moins 23 décès, dont 10 enfants. Emportés par les eaux de la Digue, certains de leurs corps ont été retrouvés. Ainsi, au nord de la capitale, Port-au-Prince, une personne a été emportée par les flots et son corps a été retrouvé en mer. Des informations font également état d’un motocycliste blessé, mais un passager qu’il transportait a été emporté par la crue.
Il est à noter que la plupart des victimes à Petit-Goâve étaient de pauvres misérables qui avaient construit leurs petites maisons le long de la route inondable de la rivière La Digue. Si le pays disposait d’un gouvernement sérieux et honnête chargé de contrôler les agissements de ses citoyens, il n’y aurait pas eu une situation tellement anormale et déplorable. En effet, les gens construisent n’importe où, sans que cela n’alerte aucune autorité de l’État. C’est une négligence proprement criminelle qui règne toujours au sommet de l’appareil d’État haïtien.
Par ailleurs, même avant le passage du cyclone, si les autorités s’étaient rendues sur place pour évaluer la situation des populations, elles auraient pu éviter certaines pertes de vies humaines, notamment les enfants disparus dans ces conditions déplorables.

Le gouvernement réactionnaire et hostile au peuple n’a pris aucune mesure préventive avant l’arrivée du cyclone. C’est pourquoi, aujourd’hui, 1 156 familles sont touchées, 1 657 personnes sont hébergées dans des abris temporaires et 506 maisons sont inondées. 11 952 maisons ont été inondées, 176 ont été détruites et environ 4 257 ont été endommagées. De nombreuses routes secondaires et de nombreux ponts ont été gravement endommagés ou sont devenus impraticables. La route de l’Amitié, reliant Port-au-Prince à Jacmel, a subi d’importants dégâts selon un bilan dressé par le directeur général de la Protection Civile, Emmanuel Pierre.
Malgré l’évidence de l’incurie du gouvernement haïtien, ce dernier a cru faire preuve d’humanité (hélas !) en exprimant sa plus profonde sympathie aux familles des victimes du passage dévastateur de l’ouragan Mélissa, qui a durement frappé le pays. Le plus humiliant, c’est que le gouvernement du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé n’a rien trouvé de concret à offrir aux familles victimes, pour alléger leur désarroi, qu’en bafouant la population en décrétant, seulement par arrêté publié dans le journal officiel Le Moniteur le 31 octobre 2025, trois jours de deuil national du 3 au 5 novembre 2025, en mémoire des victimes de l’ouragan. Du vrai cynisme.

Dans la même veine, les irresponsables au sein du Conseil présidentiel de transition n’ont trouvé rien d’autre à faire que de proclamer un état d’urgence de trois mois dans 6 départements du pays pour faciliter les secours. Ces mesures ne permettront d’apporter aucun soutien concret aux familles des victimes et de porter le deuil de cette tragédie. Cependant les autorités se mobilisent déjà pour gérer l’aide humanitaire qui arrive aux victimes, puisque le Programme alimentaire mondial (PAM) a prépositionné 450 tonnes de vivres dans le Grand Sud et 360 tonnes à Port-au-Prince, afin de nourrir 86 000 personnes pendant deux semaines.
Sans doute, plusieurs pays et organisations internationales ont exprimé leurs condoléances et leur solidarité avec Haïti après le passage de l’ouragan. Il n’en reste pas moins vrai et c’est évident de signaler, ce n’est pas l’ouragan qui a détruit le pays, mais le manque d’entretien des routes. Le sort des plus démunis n’est jamais la préoccupation des autorités supposées concernées. Le grand coupable et responsable de toutes ces victimes, c’est bien l’État haïtien. C’est lui qu’il faut condamner, et non le cyclone. Un seul décès a été récupéré malgré les ravages en République Dominicaine. Cependant à Cuba, jusqu’à présent, on n’a trouvé aucune personne disparue ou morte ? C’est du fait que le système socialiste, organisé et redevable envers le peuple, établi dans le pays depuis la révolution de 1959 se soucie de la vie de ses citoyens. Mais en Haïti, c’est tout à fait le contraire ! L’horloge des autorités semble s’être arrêtée à l’heure d’une négligence continue et impardonnable. Quel deuil politique !

