Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun a fait une déclaration en conférence de presse pour montrer l’ampleur de la situation.
La révision des listes électorales pour la campagne 2024 entame la dernière étape, celle du toilettage du fichier électoral national. Mais Maurice Kamto multiplie des accusations contre Elections Cameroon. Au cours de la conférence de presse donnée le 14 novembre au siège de son parti à Odza à Yaoundé, le leader du MRC soutient que le rejet d’environ 120 000 inscriptions lors du processus qui a pris fin le 31 août dernier, vise sa formation politique. L’opposant use d’arguments chiffrés pour soutenir sa position.
D’abord, Maurice Kamto se souvient que lors des inscriptions, certains citoyens ont eu de la peine à se faire enrôler sur le territoire national. Elecam ayant restreint les heures de fermeture et les jours de travail. A l’étranger, l’homme politique se souvient que plusieurs pièces ont été imposées aux potentiels électeurs demandeurs d’une inscription sur les listes électorales. Autant d’éléments qu’il convoque pour conforter sa thèse.
Ensuite, le candidat déclaré à la présidentielle de 2025 tente de démontrer que le rejet de certaines inscriptions pour cause d’absence d’empreintes digitales vise à pénaliser le MRC. Car ce rejet touche de manière particulière des circonscriptions où les résultats ont été favorables au MRC en 2018. Le président du parti prend à titre illustratif, la purge dans la région du Centre (en particulier le Mfoundi) avec 41 492 rejets pour absences d’empreintes digitales. Dans la région de l’Ouest le parti relève 16 062 rejets pour la même raison ; le Littoral 8 846 rejets, l’Extrême-Nord 5 057 rejets.
Le candidat de l’Alliance politique pour le changement n’entend pas voir une autre raison derrière ces rejets que la volonté de réduire le nombre de ses électeurs. « Si l’objectif poursuivi par le DG Elecam (…) n’est pas de nuire au MRC et à l’alliance politique pour le changement, comment expliquer que la purge électorale ne vise que des zones qui, selon le dernier scrutin électoral présidentielle, nous seraient favorables ? », s’interroge-t-il.
Il convient tout de même de relever que les rejets constatés ne concernent pas seulement les potentiels électeurs du MRC. D’autres partis politiques se trouvent concernés par ce manquement. Ce dernier, selon des explications tirées à bonne source, serait consécutif à l’état des kits d’enrôlement qui présentent des signes de vétusté. Au cas où les citoyens, victimes de rejets pour défaut d’empreinte ont déposé des requêtes, Elecam dispose encore de temps pour rattraper le manquement. Dans le cas contraire, leur espoir est qu’ils puissent se faire enrôler à la prochaine campagne de révision qui s’ouvre en janvier 2025.