
Sous l’égide du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Yonis Ali Guedi, la direction de l’Électricité de Djibouti a organisé hier, au Kempinski Palace, la cérémonie de signature du contrat portant sur la construction de la deuxième ligne électrique 230 KV reliant Nagad à Galafi. Ce projet, symbole d’une coopération exemplaire entre Djibouti et l’Éthiopie, marque une étape majeure dans la consolidation de la sécurité énergétique nationale et le renforcement de l’intégration régionale dans la Corne de l’Afrique.

L’événement, qui a réuni plusieurs membres du gouvernement, dont les ministres de l’Économie et des Finances, des Infrastructures et du Commerce, ainsi que la représentante résidente de la Banque mondiale, Mme Fatou Fall, a témoigné de l’importance stratégique accordée par les autorités à cette nouvelle infrastructure. Étaient également présents le directeur général de l’Électricité de Djibouti, Djama Ali Guelleh, le Directeur Général de la société indienne Transrail, Abhishek Chanda, et des représentants de la Banque africaine de développement, principal bailleur du projet.
Financée par la Banque africaine de développement, cette deuxième ligne d’interconnexion constitue un prolongement logique du premier partenariat énergétique conclu en 2013 entre Djibouti et l’Éthiopie. Elle vise à accroître la fiabilité des échanges électriques entre les deux pays et à répondre à la demande croissante en énergie, condition essentielle pour soutenir la croissance économique et l’amélioration du cadre de vie des populations.
Un projet structurant pour la transition énergétique de Djibouti
La cérémonie a débuté par une présentation technique du projet, assurée par le directeur général de l’Électricité de Djibouti. D’une longueur totale de 292 kilomètres, dont 190 sur le territoire national, cette nouvelle ligne reliera les postes électriques de Semera, en Éthiopie, et de Nagad, à Djibouti. Le projet comprend également l’extension de ces deux postes afin d’assurer une interconnexion plus robuste et plus stable.
Cette infrastructure s’inscrit dans la stratégie énergétique nationale initiée par le président Ismaïl Omar Guelleh, qui ambitionne d’atteindre une transition vers une énergie 100 % verte d’ici 2035. En doublant la capacité d’importation d’électricité renouvelable depuis l’Éthiopie, Djibouti réduira sa dépendance aux combustibles fossiles et stabilisera son réseau national. Cette interconnexion de secours permettra de pallier les risques de congestion ou de coupure liés à la première ligne, tout en garantissant une alimentation continue et fiable des grands centres de consommation.

Le ministre de l’Énergie, Yonis Ali Guedi, a rappelé lors de son intervention que cette deuxième ligne s’inscrit dans une démarche cohérente et durable. Après les succès de la première interconnexion, qui avait permis l’importation d’hydroélectricité éthiopienne et contribué à la réduction de la pauvreté énergétique, cette nouvelle étape vient consolider les acquis et garantir la sécurité énergétique à long terme. Il a souligné que cette coopération régionale repose sur une vision partagée de stabilité, de prospérité et de durabilité.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Ilyas Moussa Dawaleh, a pour sa part salué un projet porteur de développement et de croissance. Selon lui, le renforcement des infrastructures électriques aura des retombées positives sur l’ensemble du tissu économique, en facilitant l’accès à une énergie plus abondante et moins coûteuse pour les ménages comme pour les entreprises.
Un vecteur de développement et d’intégration régionale
Au-delà de ses bénéfices nationaux, cette deuxième ligne d’interconnexion s’inscrit pleinement dans le cadre de l’initiative pour la Corne de l’Afrique, qui regroupe cinq pays autour d’une vision commune d’intégration et de développement.
L’un de ses piliers majeurs consiste à améliorer la connectivité des infrastructures régionales, condition indispensable à la stabilité et à la prospérité partagée.
Ce corridor énergétique stratégique facilitera les échanges commerciaux, encouragera la diversification économique et renforcera la coopération entre Djibouti et l’Éthiopie, deux nations déjà liées par des intérêts communs dans les domaines du transport, du commerce et de l’énergie.
La signature du contrat entre le directeur général de l’Électricité de Djibouti et le représentant de la société Transrail scelle ainsi le lancement officiel d’un projet porteur d’avenir. Au-delà de l’aspect technique, cette interconnexion symbolise la volonté des deux pays de bâtir ensemble une région énergétiquement intégrée, durable et solidaire, en phase avec les ambitions de développement durable de la Corne de l’Afrique.
Sadik ahmed