La guerre, la douleur et la souffrance marquent l’histoire d’un peuple, mais il existe aussi des moments de réconciliation, des gestes de paix qui redonnent espoir. La création du Mémorial de la Paix d’Arta, à l’initiative du président Ismail Omar Guelleh, est l’incarnation de ce nécessaire renouveau. Ce musée, qui verra bientôt ses portes ouvertes au public, ne se contente pas d’être un simple lieu de mémoire. Il devient le témoin d’un engagement politique et diplomatique inébranlable, un phare qui éclaire le chemin vers la réconciliation et la stabilité pour la région et au-delà.
Souvenons-nous, c’était il y a un quart de siècle. En 2000, la Conférence de Paix et de Réconciliation en Somalie faisait régner sa ferveur dans la paisible localité d’Arta. Dirigeants, intellectuels et autres acteurs de la société civile somalienne se sont rassemblés, non pas pour se diviser, mais pour amorcer un processus de paix qui a marqué les esprits. Le Mémorial de la Paix d’Arta est un témoignage vivant de cette volonté d’un peuple déchiré de se retrouver à nouveau pour construire un avenir commun.
Entendons-nous bien : ce musée ne se contente pas de narrer un passé révolu. Il se veut un lieu de réflexion, de partage et d’éducation. En exposant les éléments clés de ce processus de paix, il offre aux générations futures un modèle à suivre. Il rappelle que la paix n’est jamais acquise, qu’elle est toujours fragile et qu’elle nécessite de constantes mises à jour. Il est un appel vibrant à la coopération entre tous les pays de notre région. Et un message fort pour l’ensemble des nations africaines qui, trop souvent, sont happées par des conflits fratricides.
Le Mémorial, il est vrai, ne manquera pas de séduire ses futurs visiteurs par sa structure architecturale majestueuse. Mais surtout il incarne la diplomatie de la République de Djibouti, un acteur clé de la facilitation du dialogue sur la scène régionale. Dans un monde où les guerres et les crises se succèdent, ce musée devient un rempart contre l’oubli. Gage de l’héritage de ceux qui ont œuvré pour la paix, sa construction répond à un besoin impératif : celui de préserver la mémoire et de promouvoir la paix.
À l’heure où des conflits ravagent de nombreuses régions du monde, le Mémorial de la Paix d’Arta rappelle à l’ensemble de la communauté internationale que le chemin vers la réconciliation existe toujours, même dans les moments les plus sombres. Le peuple djiboutien doit se sentir fier de cet héritage qui constitue un modèle pour tous ceux qui croient qu’il est possible de transformer les armes en paroles.
La conférence de 2000, bien qu’ayant laissé un impact indélébile, ne doit pas être un point d’arrêt, mais un point de départ pour les générations futures. Plus qu’un monument, le Mémorial de la Paix d’Arta représente l’espoir et un appel à tous pour défendre la paix.
Le message est clair : la paix est l’œuvre de tous. Et la mémoire de cette œuvre doit être préservée. Dans chaque blessure, il y a la possibilité de guérison, et dans chaque guerre, il y a la chance de la paix.