Après avoir régné pendant plus d’une décennie à la tête de la Mauritanie, l’ex président Abdel Aziz se trouve maintenant en prison, pour des malversations commises lors de son règne.
Tout comme l’ex président français Nicolas Sarkozy, l’histoire enseigne ici que rien n’est éternel et que certaines fautes graves se payent cash avant même la mort.
La Cour suprême de Mauritanie a validé, mardi 4 novembre, la condamnation à quinze ans de prison de l’ancien chef de l’État Mohamed Ould Abdel Aziz, poursuivi pour enrichissement illicite et trafic d’influence.
Le verdict définitif contre l’ancien président mauritanien, à quinze ans d’emprisonnement ferme, marque l’épilogue d’un long bras de fer judiciaire et scelle la chute politique de celui qui dirigea le pays pendant plus d’une décennie, rapporte l’agence africaine de presse.
Mohamed Ould Abdel Aziz, âgé de 69 ans, avait d’abord été condamné en décembre 2023 à cinq ans de prison ferme. En mai 2025, la cour d’appel avait aggravé la peine à quinze ans, estimant qu’il avait profité de ses fonctions pour bâtir une fortune considérable. Saisie par sa défense, la Cour suprême a rejeté son pourvoi, confirmant ainsi la décision rendue en appel.
Arrivé au pouvoir en 2008 à la suite d’un coup d’État, Mohamed Ould Abdel Aziz a dirigé la Mauritanie jusqu’en 2019. Sa condamnation fait de lui l’un des rares anciens dirigeants africains à être sanctionné pour des faits d’enrichissement illicite, une infraction financière rarement punie au plus haut niveau de l’État. Sur le continent, les anciens chefs d’État sont plus souvent poursuivis pour des crimes politiques ou de guerre que pour corruption.
Cette chute spectaculaire intervient sous la présidence de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, son successeur et ancien compagnon d’armes, autrefois son fidèle chef d’état-major, puis ministre de la Défense. Les relations entre les deux hommes s’étaient rapidement dégradées après la passation de pouvoir.
Détenu depuis janvier 2023, Mohamed Ould Abdel Aziz voit ainsi se refermer l’un des procès les plus emblématiques de la lutte anticorruption en Mauritanie. Ce pays, situé entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, longtemps marqué par des coups d’État, avait retrouvé sous son règne une relative stabilité politique — aujourd’hui ternie par le dénouement de son propre parcours judiciaire.
Le sort de l’ex président Abdel Aziz doit interpeller certains potentats aujourd’hui au pouvoir qui se croient éternels.
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