Mis en place en mars 2019, le Projet d’Appui à la Gouvernance Locale (PAGL) a été clôturé en mars 2024, ouvrant la voie au PAGL 2. Dans cette dynamique, la Direction générale de l’Agence nationale de financement des collectivités locales (ANAFIC) a organisé, les 29 et 30 janvier 2025 à Conakry, un atelier de capitalisation des acquis du projet sous le thème « Partager les bonnes pratiques de gouvernance ».
Cette rencontre, qui a réuni les présidents des délégations spéciales et plusieurs acteurs de la gouvernance locale, avait pour objectif d’évaluer les avancées du PAGL, d’analyser les défis rencontrés et de formuler des recommandations pour renforcer la gouvernance locale en Guinée.
Depuis son lancement en mars 2019, le PAGL a été un catalyseur de changement dans la gestion des ressources publiques locales. Selon Sékou Mawa Touré, Directeur général de l’ANAFIC, ce projet financé à hauteur de 40 millions de dollars vise à renforcer la capacité des collectivités locales à gérer les finances publiques de manière responsable, encourager la participation citoyenne et consolider la confiance entre l’État et les citoyens.
« Au cœur de ce projet se trouvent plusieurs objectifs majeurs : améliorer les services locaux, renforcer la gestion des finances publiques et soutenir la décentralisation à travers des actions concrètes », a souligné M. Touré.
Selon lui, le PAGL a permis la mise en place de plusieurs outils innovants favorisant la transparence et l’implication des citoyens, notamment :
La Budgétisation Participative (BP), qui implique les citoyens dans la planification des dépenses locales ;
Le Suivi Évaluation Participatif (SEP), garantissant une meilleure redevabilité ;
Les Systèmes d’Alerte Précoce et de Réponse (SAPR), qui renforcent la gestion des crises locales ;
Le Mécanisme de Gestion des Réclamations (MGR), facilitant les échanges entre la population et les autorités. Ces initiatives ont contribué à une meilleure coordination entre les citoyens et les autorités locales. En outre, plus de 93 000 personnes ont bénéficié de formations visant à renforcer la transparence et à encourager l’engagement citoyen, avec une attention particulière accordée aux femmes et aux jeunes.
« Nous avons assisté à un véritable changement d’échelle dans la gestion des données et la transparence des investissements. Les outils mis en place ont permis une réponse efficace aux défis locaux, favorisant une gouvernance plus proactive et réactive », a déclaré M. Touré.
Malgré ces avancées, certains défis persistent, notamment la mobilisation des ressources pour le FNDL et les contraintes techniques liées à l’implémentation de certains systèmes. L’atelier de Conakry a ainsi permis d’identifier les axes d’amélioration et de poser les bases du PAGL 2, qui mettra un accent particulier sur les enjeux climatiques et l’inclusion sociale.
Mamadou Aliou Chérif, président de la délégation spéciale de Télimélé, a salué les retombées positives du projet : « Nous comprenons pleinement l’importance de ce qui est fait pour nous, et nous en tirerons profit. Ce que nous apprenons ici nous incite à améliorer nos pratiques et notre façon de travailler. Grâce à l’ANAFIC, un pas important a été franchi pour le développement local. »
De son côté, François Gono Condé, chef de cabinet du MATD, a souligné l’engagement de l’État et de ses partenaires dans cette dynamique de gouvernance locale. Il a rappelé que le financement du projet par la Banque mondiale et les efforts de l’État guinéen sont essentiels pour assurer la pérennisation des réformes engagées.
« L’atelier de capitalisation nous permettra d’assurer la pérennisation des réformes engagées et d’adapter nos stratégies pour un développement local plus efficace et inclusif », a-t-il affirmé.