En ma qualité de Président de l’Association des Maires du Département de La Réunion (AMDR), je tiens à vous faire part de l’inquiétude des Maires de La Réunion quant aux nouvelles dispositions de financement des Parcours Emplois Compétences (PEC) fixées par l’arrêté préfectoral n°2813 du 31 décembre 2024 (Photo : www.imazpress.com)
En effet, cet arrêté réduit le taux de prise en charge des PEC par l’État de 60 % à 53 %, raccourcit la durée des contrats de 11 à 10 mois et fait passer le nombre d’heures de travail hebdomadaires maximum de 25 à 23,5 heures. Des mesures qui ont été prises de manière aussi brutale qu’unilatérale.
Surpris, les maires réunionnais se sont réunis le 22 janvier pour évaluer les surcoûts engendrés par une telle décision. Nous avons également pu échanger sur les conséquences que cela pourrait avoir sur le fonctionnement de nos collectivités et la qualité du service public rendu, notamment dans les écoles communales au sein desquelles les PEC jouent un rôle clé tant dans l’encadrement des enfants que dans les services de restauration scolaire ou encore dans les services environnement où ils participent activement dans la lutte contre la prolifération de la dengue ou du chikungunya.
Nous avons unanimement conclu que l’arrêté préfectoral n°2813 du 31 décembre 2024 était tout simplement inacceptable, inapplicable et que la baisse du nombre de PEC pourrait avoir des conséquences économiques et sociales catastrophiques pour La Réunion.
Lors de sa venue à La Réunion en octobre 2019, Le Président de La République s’est engagé, via le Plan PETREL, à pérenniser le volume de 12.000 PEC par an pour La Réunion. Or, les projections annoncées dans le cadre du budget 2025 de l’Etat, La Réunion n’obtiendrait que 7.000 PEC soit une baisse de plus de 40%.
Alors que 36% des Réunionnais vivent en dessous du seuil de pauvreté, les PEC jouent un rôle d’amortisseur social indispensable.
Au-delà de permettre à nos collectivités d’assurer un service public de proximité, ils permettent à des personnes en situation de précarité de rester en activité, de subvenir aux besoins de leurs familles et participent au combat pour le pouvoir d’achat.
Parallèlement, la situation économique se dégrade à La Réunion où l’activité est au ralentit dans les secteurs du BTP entre autres. Le contexte économique et social actuel est extrêmement tendu et serait encore plus fragilisé par la diminution de ces contrats.
Courrier des Lecteurs