Avec le Président de la République en chef d’orchestre, les institutions tunisiennes unissent leurs priorités autour du budget 2026, plaçant la justice sociale, le soutien aux revenus, l’investissement productif et la souveraineté économique au cœur de l’action publique. Une cohérence stratégique rare, qui marque le passage à une phase d’application concrète des réformes.
La Presse — À l’occasion de l’examen du projet de loi de finances 2026, une convergence inédite se dessine au sommet de l’État tunisien. La Présidence de la République, l’Assemblée des représentants du peuple et le gouvernement affichent un même cap, à savoir ancrer la justice sociale au cœur de l’action publique et consolider la souveraineté économique du pays.
Le passage à la troisième république semble ainsi entrer dans une phase opérationnelle, celle où les principes constitutionnels se mueront en politiques tangibles au bénéfice du citoyen. Dans cette architecture renouvelée, l’État retrouve son rôle central comme protecteur, régulateur et garant d’un développement équitable.
En plaçant l’équité sociale au centre du logiciel économique national, les plus hautes autorités du pays affichent, sous les multiples recommandations du Président de la République, leur volonté de rompre avec les approches antérieures fondées sur les équilibres comptables au détriment du quotidien des Tunisiens. Désormais, chaque décision budgétaire, chaque initiative de réforme et chaque programme public doit être mû par un même impératif qui consiste à répondre aux besoins du peuple, restaurer la confiance et soutenir une croissance inclusive.
Il faut rappeler que la Cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzri, a présenté au Président de la République, en octobre dernier, les grandes orientations du budget et du programme économique pour 2026. Le Chef de l’État a souligné, à cette occasion, que la politique budgétaire ne saurait être réduite à des équations comptables.
Elle doit traduire des avancées palpables dans la vie quotidienne des Tunisiens, dans toutes les régions. Kaïs Saïed a insisté sur la primauté du volet social et la nécessité de mener des réformes profondes, tout en soulignant la capacité de la Tunisie à honorer ses engagements grâce à ses propres ressources et sans ingérence étrangère. Il a, par ailleurs, dénoncé les dysfonctionnements persistants au sein de l’administration et promis de rompre avec les pratiques de privilèges, ouvrant la voie à une nouvelle génération de responsables.
Cette orientation a trouvé un écho immédiat au Bardo. Lors de la séance plénière consacrée au budget 2026, le président de l’Assemblée a appelé à faire de ce rendez-vous national un moment de renouveau institutionnel et d’enrichissement des programmes de développement.
L’accent a été mis dans le discours du Cheffe du gouvernement et du président de l’ARP sur la nécessité de renforcer le rôle social de l’État, de promouvoir la justice sociale sous toutes ses formes et de mener une «révolution législative» pour moderniser un corpus juridique jugé dépassé et déconnecté des aspirations populaires.
La Cheffe du gouvernement a annoncé des priorités centrées sur l’emploi, la réduction du chômage, la stabilité sociale et l’amélioration du pouvoir d’achat. Des augmentations salariales dans les secteurs public et privé sont prévues, de même qu’une revalorisation progressive des pensions de retraite entre 2026 et 2028.
Une enveloppe de 93 millions de dinars sera dédiée au soutien aux PME, avec des mécanismes de crédit avantageux destinés notamment aux jeunes entrepreneurs et aux entreprises implantées dans les régions à faible développement. Les sociétés communautaires bénéficieront également d’un prolongement des dispositifs d’appui jusqu’à fin 2027, tandis qu’une ligne de financement spécifique sera consacrée aux petits agriculteurs pour soutenir la campagne agricole 2025-2026.
Ainsi, Carthage, Le Bardo et La Kasbah parlent d’une seule voix, celle d’un État garant de la cohésion sociale et moteur de développement. Cette synchronisation institutionnelle, inédite par son intensité et sa clarté, entend mettre fin à la fragmentation des politiques publiques et ouvrir une nouvelle phase où réformes structurelles, équité sociale et souveraineté économique avancent de concert.