Abidjan, 25 nov 2024 (AIP) – Le cinquième et dernier cycle des négociations sur un traité mondial contre la pollution plastique s’est ouvert lundi 25 novembre 2024 à Busan, en Corée du Sud, au lendemain de la fin chaotique de la COP29 sur le climat à Bakou dont les résultats ont laissé un goût amer à de nombreux participants, notamment les pays en développement.
« Cette conférence est bien plus que la rédaction d’un traité international. C’est l’humanité qui se mobilise face à une menace existentielle. Les décisions que nous prendrons dans les sept prochains jours façonneront l’histoire », a déclaré le diplomate équatorien, Luis Vayas Valdivieso, président des débats du sommet.
Les 178 pays participants ont « 63 heures de travail » devant eux pour s’entendre sur des questions épineuses telles que le plafonnement de la production de plastique, l’interdiction éventuelle de substances chimiques toxiques et le financement des mesures prévues par le traité.
Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en 2019, le monde a fabriqué environ 460 millions de tonnes de plastique, un chiffre qui a doublé depuis 2020 et pourrait encore doubler d’ici 2040. Plus de 90 % du plastique n’est jamais recyclé, et plus de 20 millions de tonnes finissent chaque année dans la nature.
« La pollution plastique est si répandue qu’elle a été détectée dans les nuages, les fosses océaniques et pratiquement toutes les parties du corps humain. « Nous devons mettre un terme à la pollution plastique avant que la pollution plastique mette un terme à l’humanité », a estimé le ministre sud-coréen de l’Environnement, Kim Wan-sup.
Cependant, des avis divergent sur la façon de combattre ce fléau. La « Coalition des hautes ambitions » (HAC), regroupant de nombreux États africains, européens et asiatiques, milite pour un traité couvrant l’ensemble du cycle de vie des plastiques, avec des objectifs mondiaux contraignants. En revanche, des pays comme la Russie et l’Arabie saoudite préfèrent que le traité se concentre uniquement sur la gestion des déchets.
Les négociations s’annoncent difficiles, surtout après les échecs des récentes conférences sur le climat et la biodiversité. « Après l’échec de deux sommets consécutifs sur la nature et le climat, Busan doit être un refuge contre l’inaction en matière de nature et de climat », a imploré l’organisation écologiste WWF.
(AIP)
kp