MAMOU – Originaire de Mamou, Ibrahima Sory Keita, un jeune migrant Guinéen, a trouvé la mort dans des circonstances tragiques en Algérie. Il a été mortellement blessé lundi 03 novembre lors de violents affrontements à la machette, a appris Africaguinee.com.
De l’école à l’aventure
Interrogé par un journaliste de notre rédaction, le père du défunt, Maître Ciré Keita, résidant à Mamou, a partagé le récit douloureux de l’itinéraire de son fils et des circonstances de l’annonce de sa mort. Dans ses explications, le père du défunt a indiqué que son fils a abandonné ses études après son admission à l’examen d’entrée en 7e année:
« Ibrahima Sory Keita avait réussi son examen d’entrée en 7e année, mais il a abandonné les études pour apprendre à conduire. Entre-temps, il a opté pour l’aventure en compagnie de certains de ses amis. Ils sont allés au Sénégal, d’où on nous a appelé pour qu’on confirme qu’ils n’ont pas volé de l’argent pour partir. Moi, j’avais dit que je n’avais pas d’argent pour son transport retour, mais si ceux qui nous ont appelé pouvaient nous aider à les ramener, cela nous aurait fait énormément plaisir. »
Malgré les difficultés initiales, le jeune homme avait continué son périple vers le Maghreb, poursuit son père. « Quand ils ont franchi cette étape, un jour, il m’a appelé pour me dire qu’il est en Algérie ; de l’aider à avoir de l’argent. Je lui ai dit qu’il sait que je n’en avais pas. Je lui ai demandé de revenir. Il n’a pas voulu. Régulièrement, on parlait au téléphone », confie-t-il.
Mais lundi dernier, les échanges habituels ont pris une tournure dramatique, avant la confirmation de l’irréparable: « Lundi, il m’a encore appelé. On a un peu parlé. Quelque temps après, quelqu’un d’autre m’a appelé pour me dire que mon fils Ibrahima Sory est blessé, d’envoyer de l’argent pour ses soins. J’ai dit que je n’en avais pas. Ensuite, je lui ai demandé de me laisser parler avec mon fils. Il dit qu’ils sont à l’hôpital et que mon fils ne peut pas parler. J’ai dit alors il me faut obligatoirement emprunter si je dois lui envoyer quelque chose. J’ai supplié la personne de m’aider à lui parler, hélas il n’a pas voulu. Quelque temps après, il a rappelé pour dire de tout faire pour sauver mon fils ».
Et d’enchaîner: « Mes amis qui étaient à côté, ont dit que ce sont des arnaqueurs. Mon interlocuteur a entendu ça et il a coupé le téléphone. Depuis, nous ne nous sommes plus parlé. Ils ont donné mon numéro à un monsieur qui est de Tambassa, celui-ci est venu. Il m’a montré une vidéo et m’a dit que mon fils est décédé en Algérie. »
Des affrontements à la machette
Selon les informations recueillies par Maître Keita auprès de ses proches, le décès fait suite à des violences communautaires impliquant des Guinéens et des Maliens sur le territoire algérien.
« Les gens m’ont dit que ce sont des Guinéens qui ont eu des problèmes avec des Maliens en Algérie. Tout serait parti, lorsque des Guinéens auraient attaqué une boutique appartenant à un Malien. Cela a révolté les parents du Malien. Ibrahima Sory a été grièvement blessé à la machette dans ces affrontements. Après la confirmation de son décès, j’ai été à la maison, informé sa mère et les autres. Hier, on a fait des sacrifices pour lui. »
Maître Keita est actuellement dans l’incertitude quant au devenir de la dépouille de son fils, Ibrahima Sory Keita. « Son ami, avec qui il est parti, ne m’a pas appelé pour l’instant. Mais, son père est venu me présenter ses condoléances. Ibrahima Sory Keita est mon fils aîné. Sa mère ne peut rien faire actuellement. Elle est complètement abattue. C’est tout ce que je pourrais vous dire sur ce cas-là. Enterré ou pas, on ne sait rien actuellement. Seulement, mes parents disent avoir vu plusieurs publications sur les réseaux sociaux, concernant la mort de mon fils à travers des images », explique le père du défunt.
Habib Samaké
Correspondant régional d’Africaguinee.com
A Mamou
Créé le 6 novembre 2025 18:45