Deux semaines après le passage du cyclone Garance sur La Réunion, l’heure est au nettoyage et à la reconstruction. Sur les communes les plus touchées, les déchets verts et les encombrants sont nombreux et des dispositifs spécifiques ont été mis en place. Le Territoire de l’Ouest, la Cinor ou encore la Cirest organisent leurs collectes et l’acheminement de ces déchets végétaux vers les différents centres de traitement. (Photos sly/www.imazpress.com)
Suite au passage de Garance sur La Réunion, la Cinor a mis en place un dispositif spécifique afin de collecter les déchets verts sur les 3 communes de la collectivité, à savoir Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne. Après une dizaine de jours de collecte, plus de 5.000 tonnes de déchets végétaux ont déjà été récoltées, contre 3.500 pour la même période, après le passage de Belal en 2024.
Pour faire face au flux important de branchages et feuilles, la collectivité a mis en place un marché spécial cyclone. “Nous faisons également des collectes de nuit, ce qui nous permet d’aller plus vite”, explique Yoland Savrimoutou, DGA à la transition écologique au sein de la Cinor. “Nous avons aussi doublé les moyens. Et nous pensons que d’ici une petite semaine, nous serons passés sur l’ensemble des secteurs du territoire de la Cinor”.
– La Cinor se donne un mois –
L’objectif est clair : terminer les collectes spéciales afin de revenir au calendrier normal de collecte au plus vite. La Cinor se donne un mois pour terminer la collecte des déchets verts accumulés suite au passage de Garance sur son territoire. Concernant les encombrants, il est conseillé aux usager de respecter le calendrier, de même que pour les bacs gris et jaunes. “Pour éviter de mélanger ces déchets avec les déchets verts”, précise la Cinor.
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Une fois collectés, les déchets végétaux sont transportés vers un centre de transit ou de regroupement, comme celui de Champ Fleuri, à Saint-Denis où nous sommes allés rencontrer Yoland Savrimoutou.
Plusieurs plateforme transitoires de ce type ont été ouvertes de façon temporaires dans plusieurs communes de l’Est et du Nord. Le but étant de réguler le flux de déchets entre la collecte et le traitement en centre de broyage ou compostage.
Nous avons ensuite suivi ces déchets végétaux vers leur prochaine destination : la plateforme de broyage de la Jamaïque, un site de traitement des déchets verts du Syndicat intercommunal de traitement des déchets du Nord et de l’Est de la Réunion (SYDNE).
– 2 à 3 fois plus de déchets que d’habitude à traiter –
Depuis plus de deux semaines, le site doit faire face à un flux post-cyclonique exceptionnel. Ce sont donc deux ateliers de broyage qui tournent à plein régime, contre un seul en temps normal.
“En terme de volume, nous traitons en ce moment 2 à 3 fois plus de déchets que d’habitude. Sur la même période, après Belal, nous enregistrons plus de 40% de déchets végétaux de plus, actuellement en traitement”, explique Daniel Alamelou, président du Sydne.
Daniel Alamelou estime à plus de 2 millions d’euros pour le Sydne, le surcoût lié au traitement des déchets végétaux après le passage de Garance. “On souhaite que l’Etat nous accompagne et prenne en charge une partie de l’impact financier sur la gestion des déchets après le cyclone”, espère le président du syndicat mixte.”Pour la Cinor et la Cirest, le surcoût lié à la collecte des déchets verts sera probablement supérieur à celui pour Belal, qui avoisinnait les 5 millions d’euros”.
Le président du Sydne pense qu’il faudra encore au minimum deux à trois semaines pour réguler l’ensemble des flux de déchets verts en cette période post-cyclone. Sans compter le traitement des encombrants qui représente “un volume de déchets très important qui arrive sur le site de tri à Sainte-Suzanne et qui est traité puis recyclé quand c’est possible”.
– 65 tracteurs mobilisés sur la Cirest –
Du côté de la Cirest, un dispositif spécifique a également été mis en place pour accélérer la collecte des déchets post-cycloniques sur les six communes de l’intercommunalité. Depuis le mardi 4 mars, 65 tracteurs sont mobilisés pour le ramassage des déchets verts, ainsi que des camions grappins dédiés aux encombrants et aux déchets métalliques. Pour renforcer les efforts de collecte, la Cirest a bénéficié d’un renfort logistique temporaire apporté par la Casud.
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“Nous avons estimé que les volumes à collecter sont deux fois plus importants que ceux laissés par Belal”, explique Bénédicte Archambault, directrice de l’environnement et de la transition écologique à la Cirest. “Après deux semaines de collecte, nous ne sommes pas encore au bout, alors qu’après Belal, nous avions terminé sur la même durée avec moins de moyens”.
Comme pour la Cinor, les déchets sont d’abord acheminés vers des centres de transit avant d’être redirigés vers les plateformes de broyage, notamment à Saint-Paul. En seulement deux semaines, environ 6.500 tonnes ont été collectées, dont 2.500 tonnes déjà traitées sur les sites dédiés.
Certaines communes de plus petite taille ont pu retrouver un rythme normal plus rapidement, à l’image de Sainte-Rose. “Nous espérons finaliser l’ensemble des collectes d’ici la fin du mois afin de reprendre un calendrier habituel à partir du 1er avril”, indique la Cirest.
– Dans l’Ouest, en moyenne 231 tonnes collectés par jour travaillé –
Sur le Territoire de l’Ouest, les collectes s’intensifient également. Tous les déchets végétaux ramassés sont transportés chaque jour vers les deux sites de traitement d’ILEVA : la plateforme de compostage du Port et la plateforme de broyage des végétaux de la Pointe des Châteaux.
Entre le 1er et le 13 mars, plus de 2.800 tonnes de déchets verts ont été collectées sur le territoire. “La collecte en porte-à-porte représente environ 2.550 tonnes, soit une moyenne de 231 tonnes par jour travaillé”, précise le TO. “En seulement 11 jours, nous avons collecté 94 % du volume habituellement ramassé en un mois durant la saison estivale”.
Concernant les encombrants, le ramassage se poursuit également, avec un volume important d’éléments de construction, d’ameublement ou encore d’appareils électriques et électroniques. Ces déchets sont envoyés sur les plateformes de tri d’ILEVA, où les matériaux recyclables sont extraits pour être valorisés.
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