Au Togo, aucune femme, aucune fille n’est entièrement à l’abri de la violence basée sur le genre (VBG). En 2019, un rapport sur la thématique VBG révélait que 228 personnes avaient été condamnées pour violences sexuelles envers des femmes et des filles. L’urgence d’agir contre ce fléau ne peut plus être ignorée. Ce mercredi 11 décembre 2024 à Lomé, la Conférence des Églises de Toute l’Afrique (CETA) a initié un atelier sur le sujet, réunissant leaders religieux, représentants de la société civile, chefferies traditionnelles et autorités locales.
Le thème retenu pour cette rencontre est : « RENFORCER LA RÉSILIENCE FACE À LA MONTÉE DES VBG AU TOGO ». Durant deux jours, l’atelier vise à sensibiliser et former une cinquantaine de participants sur les stratégies de prévention et de réponse aux violences basées sur le genre. Les discussions portent sur les causes socioculturelles et institutionnelles qui alimentent ces violences et explorent les mécanismes nécessaires pour protéger les victimes et encourager la dénonciation. Les témoignages de survivants viendront illustrer la gravité de la situation et l’urgence d’agir.
Les thèmes au menu incluent : « Les formes, causes et impacts des VBG sur les familles », « Modèles de réussite dans la lutte contre les VBG » et « Ressources de la Bible, du Coran et des cultures pour combattre les VBG ». Ces échanges permettront de promouvoir des réseaux de solidarité et une coopération efficace entre les acteurs engagés dans cette lutte.
Lors de l’ouverture, la Révérende Angèle Dogbé, directrice régionale de la CETA, a exhorté à une action concertée : « Nous sommes appelés à passer de la sensibilisation à l’action. Ce fléau nous concerne tous. Notre silence le perpétue. Ensemble, nous pouvons créer un monde sans violence, où chacun vit dans le respect et la sécurité. »
Le Révérend Emmanuel Ayi Ajavon, secrétaire général de l’Union des Églises Baptistes du Togo et leader de la plateforme des Hommes Champions, a également insisté sur l’implication des leaders communautaires : « Chaque jour, une femme sur trois est victime de VBG dans le monde. Il n’y a plus d’excuse pour ne pas agir. Notre rôle est crucial. »
Cet atelier reflète l’engagement de la CETA, qui représente plus de 200 millions de chrétiens en Afrique, dans la lutte contre les VBG. Les résultats attendus incluent une meilleure capacité à identifier, prévenir et signaler les cas de violences, ainsi qu’une coopération renforcée entre les parties prenantes. La rencontre, qui se poursuit jusqu’au 12 décembre, espère poser les bases d’un avenir plus juste et équitable au Togo. « Nous espérons, à l’avenir, un Togo sans violences basées sur le genre », a souhaité la Révérende Angèle Dogbé.