Le ministère de la Femme et de la Famille, avec le soutien de l’Union Européenne, a présenté hier matin à l’hôtel Kempinski, les acquis et les défis du programme FEMFI pour promouvoir l’égalité des genres et renforcer davantage les droits des femmes et des filles.
L’événement est intervenu au cours d’un atelier de restitution de l’évaluation finale des résultats du programme d’appui à l’autonomisation de la femme et à la protection des droits des femmes et des filles (FEMFI), organisé par le ministère de la Femme et de la Famille en partenariat avec la délégation de l’Union Européenne. Cet atelier a réuni à l’hôtel Kempinski, la ministre de la femme et de la famille, Mme Mouna Osman Aden, son collègue de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, Moustapha Mohamed Mahamoud, la nouvelle ambassadrice de la délégation de l’Union Européenne Dr. Dr. Denisa-Elena Ionete, les représentants des organisations onusiennes de Djibouti, des représentants des ministères sectoriels, de l’UNFD, de l’ANPH, des acteurs de la société civile, ainsi que une pléthore de hauts cadres du ministère de la femme et de la famille dont la secrétaire générale de ce département ministériel, Anissa Hassan Bahdon. L’événement a permis de faire un bilan approfondi des résultats obtenus du programme FEMFI, notamment de ses impacts concrets et des défis restants en vue de promouvoir davantage les droits des femmes et des filles de notre pays.
Des résultats encourageants pour l’autonomisation des femmes
Lancé en 2014, le programme FEMFI, vise à renforcer les droits des femmes et des filles tout en leur offrant des outils pour leur autonomisation économique et sociale. Selon le rapport final, le programme a permis à 110 bénéficiaires de décrocher leur premier emploi ou de se lancer dans des activités entrepreneuriales. Plus de 8 206 femmes de Djibouti-ville et des régions ont ainsi pu acquérir des compétences pratiques pour améliorer leur niveau de vie et participer activement au développement de leurs communautés. Cet atelier de restitution a permis de mettre en lumière des succès notables. Pour beaucoup, le programme FEMFI a été un véritable tremplin vers une vie plus digne et autonome.
Au-delà de l’autonomisation économique, FEMFI s’est également concentré sur la protection des droits des femmes et des filles. Des actions de sensibilisation et des campagnes de communication ont été menées pour lutter contre les violences basées sur le genre et promouvoir une meilleure protection juridique des victimes. Grâce à ces initiatives, une prise de conscience accrue a été constatée au sein des communautés cibles. Cependant, l’évaluation finale souligne également les défis qui restent à relever.
Dans leurs discours d’ouverture de l’atelier, les représentantes du PNUD, de l’UNICEF et du FUNAP ont tour à tour mis l’accent sur des progrès réalisés et ont notamment souligné la nécessité de renforcer les partenariats entre les organisations de la société civile et les institutions étatiques afin de garantir une application plus rigoureuse des lois en faveur des droits des femmes. « Les leçons tirées de la mise en œuvre du programme FEMFI sont particulièrement enrichissantes. L’évaluation finale a souligné l’importance d’un suivi et d’une évaluation continue pour ajuster efficacement les interventions et maximiser leur impact » a indiqué Mme Emma N’ Gouan-Anoh, représentante du PNUD à Djibouti.
L’engagement de l’Union Européenne pour l’égalité des genres
La délégation de l’Union Européenne, partenaire clé dans le financement et le soutien technique du programme FEMFI, a réaffirmé son engagement pour l’égalité des genres et la protection des droits humains. En ce qui concerne le programme de coopération entre Djibouti et la délégation de l’Union Européenne pour la période 2021-27, « l’Union européenne et ses Etats membres résidants à Djibouti (France et Allemagne) se sont engagés sur les 3 domaines prioritaires, le renforcement des infrastructures d’eau et d’assainissement de la ville de Djibouti, l’Appui à une bonne gouvernance des institutions publiques et le soutenir la Jeunesse avec les initiatives d’employabilité et d’investissement » a précisé la nouvelle ambassadrice, Dr. Denisa-Elena Ionete. « Effectivement, le principal de nos investissements sont orientés vers un meilleur accès à l’eau et à l’assainissement, qui signifie aussi une meilleure santé, réduisant les maladies liées aux eaux stagnantes et à l’accumulation des déchets en ville. Ces investissements en infrastructures devraient créer de nombreux bénéfices pour tous, et principalement les femmes qui sont en charge des foyers » a ajouté la diplomate européenne. Soulignant que la question de respect des droits humains et des droits des femmes était au centre de la coopération entre l’institution européenne et notre pays, Dr. Ionete a salué par la suite les résultats.
Dans son discours, la ministre de la Femme et de la Famille, Mme Mouna Osman Aden, a pour sa part, souligné l’importance de la rencontre dédiée à l’évaluation finale du Programme d’Appui à l’Autonomisation de la Femme et à la Protection des Droits des Femmes et des Filles (FEMFI), avant d’exprimer sa gratitude envers les partenaires ayant contribué au projet, « malgré les défis posés par la pandémie de COVID-19 ».
La ministre Mouna Osman Aden a ensuite abordé les résultats obtenus par le FEMFI, en particulier dans les domaines de l’autonomisation économique, de la santé, de la lutte contre les violences basées sur le genre et de la promotion de la participation politique des femmes. Elle a souligné la contribution fondamentale de l’Union européenne et des agences de l’ONU (UNFPA, PNUD et UNICEF) dans la réalisation du programme, dont les impacts encouragent les acteurs impliqués. Néanmoins, elle a reconnu que le projet devra encore surmonter des obstacles pour répondre aux aspirations de changement social profond, et cette évaluation permettra de mieux cibler les actions futures.
Elle a en outre évoqué le rôle structurant du FEMFI, qui a contribué a-t-elle insisté « à sensibiliser aux questions de genre, renforcer les capacités de l’Observatoire du Genre, promouvoir la planification familiale et répondre aux violences basées sur le genre, y compris les mutilations génitales féminines ». Elle a exprimé le souhait de prolonger le programme pour assurer la durabilité des acquis et vise un impact socio-économique renforcé pour les femmes à Djibouti. Mme Aden a réaffirmé l’engagement de son département à travailler avec l’Union Européenne et les Nations Unies pour la poursuite des objectifs d’autonomisation des femmes et la progression vers une égalité durable à Djibouti.
Vers une pérennisation des acquis du programme
L’atelier de restitution a souligné l’importance de capitaliser sur les acquis du programme FEMFI pour garantir leur pérennité et leur impact à long terme. Les recommandations issues de l’évaluation finale appellent à un renforcement des mécanismes de suivi et d’accompagnement des femmes bénéficiaires ainsi qu’à la mise en place d’initiatives complémentaires pour répondre aux défis persistants.
Le ministère de la Femme et de la Famille, avec le soutien de ses partenaires, s’engage à maintenir la dynamique enclenchée par le programme FEMFI et à continuer de travailler pour une société où les droits des femmes et des filles sont pleinement respectés et protégés. Cet atelier de restitution constitue une étape importante dans la poursuite de cette mission essentielle pour l’égalité et la justice sociale.
A l’issue des différentes interventions, un panel organisé a permis aux participants d’aborder l’engagement des femmes et des jeunes filles à Djibouti et la région de l’IGAD à travers divers thématiques dont notamment « l’autonomisation et le leadership des femmes et des jeunes filles un enjeu majeur pour combattre les violences basées sur le genre » « Quelles défis et formes de Gouvernance pour optimiser la mise en oeuvre des priorités de la Politique Nationale de Genre (PNG) » « Les Cadres de Concertation Régionaux (CCR), le développement communautaire inclusif et la participation des hommes et des femmes au niveau local» et « Coordination de l’aide des bailleurs de fonds et impact concret sur le terrain».
RACHID BAYLEH