L’attaque de drone menée contre une base terroriste à Addorta, hameau situé non loin de la frontière avec l’Ethiopie, marque une nouvelle étape dans l’engagement de Djibouti contre les menaces qui pèsent sur sa souveraineté et la sécurité de ses citoyens. L’opération, lancée sur la base d’une surveillance rigoureuse, a permis de neutraliser des éléments terroristes impliqués dans des actes hostiles répétés, menaçant les infrastructures stratégiques et la sécurité des populations. Cependant, cette intervention soulève une question douloureuse : celle de l’impératif de la sécurité face aux dommages collatéraux affectant des civils djiboutiens.
La lutte contre le terrorisme impose parfois des mesures exceptionnelles. Mais elle ne saurait se détacher de l’exigence absolue de protection des vies innocentes. Le gouvernement, en annonçant une enquête sur les circonstances entourant la présence de civils sur ce site ciblé, fait indéniablement preuve de responsabilité. Au-delà de l’urgence de comprendre, cette enquête permettra d’évaluer l’ensemble du dispositif afin de limiter autant que possible des tragédies futures.
Cette opération de neutralisation de malfaiteurs met en lumière la complexité des conflits asymétriques auxquels Djibouti, à l’instar d’autres pays, est confronté. Les groupes terroristes exploitent des zones rurales, loin des centres urbains, pour y installer leurs bases, instrumentalisant parfois les populations locales comme boucliers humains. La présence de civils sur un site stratégique peut ainsi avoir diverses raisons : contrainte, manipulation ou simple méconnaissance du danger imminent. L’enjeu pour nos forces de sécurité nationale reste donc double : démanteler les réseaux terroristes tout en renforçant les dispositifs de protection des populations.
La riposte à la menace terroriste est un devoir impérieux pour la souveraineté de notre pays. Elle ne doit souffrir aucune concession à ceux qui mettent en péril la stabilité de notre pays ainsi que l’unité et la confiance des citoyens dans l’action de l’État. La mise en place annoncée par le gouvernement d’une assistance humanitaire aux victimes est à cet égard une mesure aussi nécessaire que louable.
Djibouti ne peut se permettre d’afficher la moindre faille dans la protection de son territoire, une vigilance à laquelle les forces armées djiboutiennes n’ont jamais failli tout en se conformant aux principes fondamentaux qui guident notre république. L’équilibre entre sécurité et préservation des vies civiles reste la boussole qui oriente l’action militaire des FAD dans ce combat contre l’obscurantisme et la violence aveugle. L’ennemi c’est d’abord et avant tout les terroristes – et leur plan diabolique de saper les fondements de la nation.