Abidjan, 6 nov 2025 (AIP)- L’accident vasculaire cérébral (AVC), véritable problème de santé publique est préoccupant en Côte d’Ivoire, avec plus de 15.000 cas enregistrés, avec un taux de mortalité compris entre 18,3 % et 24 %, selon certaines études publiées par le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle (MSHP-CMU), lors de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre les AVC, célébrée chaque 29 octobre.
L’accident vasculaire-cérébral ou AVC, ou encore infarctus cérébral, désigne un arrêt brutal de l’irrigation sanguine d’une partie du cerveau. En cause, une artère bouchée par un caillot ou un vaisseau sanguin qui se rompt au niveau du cerveau. Ils constituent l’une des principales causes de mortalité dans le pays et la première cause de handicap acquis chez l’adulte, représentant plus de 30 % des pathologies traitées dans les services de neurologie des hôpitaux ivoiriens.
Les signes de l’AVC à observer sont entre autres, une paralysie ou engourdissement brutal d’un côté du corps, difficultés soudaines à s’exprimer, perte de l’attention, diminution très brutale de la vision d’un œil, céphalée brutale et inhabituelle, nausées, vomissements (témoignent de HTIC), chaque minute compte, faute d’une prise en charge très rapide, les lésions peuvent devenir irréversibles.
Les enfants sont aussi concernés
Cependant, il faut souligner que les AVC ne touchent pas essentiellement les adultes. Les enfants sont également concernés et on recense de nombreux cas d’AVC chez des nourrissons ou des enfants, un problème autrefois associé aux personnes âgées. Plusieurs explications sont avancées par l’Académie africaine de neurologie qui a tenu sa 4e conférence du 15 au 17 juillet 2025 à Dakar (Sénégal).
Il s’agit notamment de la hausse de la prévalence de facteurs de risque tels que l’alimentation déséquilibrée, le stress, et le manque d’activité physique. Ces changements de mode de vie exposent les jeunes à des risques accrus, transformant une situation critique en une urgence sanitaire.
Des initiatives gouvernementales pour une pratique régulière de l’activité sportive

Dans ce sens que la première édition de la Journée de Promotion de l’Activité Physique, a été organisée par l’agence PRIMUS en partenariat avec le MSHP-CMU dans l’enceinte de la forêt du Banco (Abidjan), le samedi 16 août 2025.
Placé sous le thème « En marche, pour la vie, prévenons les AVC, un pas à la fois », l’événement a réuni de nombreux participants (jeunes, femmes et personnes âgées) autour de randonnées, de séances de fitness et d’activités conviviales.
« Au-delà du caractère sportif et festif, cette initiative a mis en lumière une réalité alarmante car les chiffres illustrent l’urgence de renforcer la prévention contre ce fléau silencieux. La prévention demeure aujourd’hui la meilleure arme pour sauver des milliers de vies chaque année », a insisté le représentant du ministre, l’Inspecteur général de la Santé, Dr Kpaho Bernard, qui a rappelé que l’activité physique joue un rôle central dans la lutte contre les maladies non transmissibles.
Les bons réflexes à adopter
Selon les spécialistes, huit AVC sur dix pourraient être évités si de bons réflexes sont adoptés au quotidien
Contrôler sa pression artérielle
Des études ont mis en avant qu’il existait un lien entre survenue d’AVC et fibrillation atriale. Cette maladie est une complication de l’hypertension artérielle. C’est pourquoi, il est recommandé de faire vérifier sa tension régulièrement, surtout en cas d’hypertension.
Manger sainement
Une bonne alimentation réduit le risque de survenue de l’AVC. Les spécialistes peuvent cerner le type d’alimentation qui contribue le mieux à prévenir les AVC. Selon leurs analyses, une alimentation pauvre en sel (moins de 1 150 mg par jour) et riche en potassium et en magnésium abaisse la tension artérielle et, de ce fait, contribue à prévenir les AVC
Lutter contre la sédentarité et pratiquer une activité physique régulière
En effet, pratiquer des activités physiques et sportives réduirait de 25% le risque d’AVC. L’Organisation mondiale de la Santé rappelle régulièrement que le manque d’activité physique peut avoir de graves conséquences pour la santé. Une personne sur 3 est totalement inactive, c’est-à-dire qu’elle ne pratique aucune activité physique. Le manque d’activité physique est un facteur de maladies cardiovasculaires, dont l’AVC, et de mortalité précoce.
Surveiller son cholestérol
Le cholestérol est une des matières grasses contenue dans le sang. Il est indispensable pour les membranes des cellules, la vitamine D et certaines hormones. Il existe deux types de cholestérol. Un taux élevé de LDL-cholestérol (le mauvais cholestérol) constitue un facteur de risque important d’infarctus du coeur et du cerveau en favorisant l’accumulation de plaques de graisse le long des parois des artères, ce qui est source d’infarctus.
Eviter le sel
Une étude a prouvé qu’une consommation importante de sel augmentait, de façon plus ou moins importante, la pression artérielle, ce qui favoriserait la survenue d’un AVC ainsi que de l’infarctus du myocarde. En moyenne, notre consommation quotidienne de sel est de près de 10g, or la consommation recommandée est de 5g.
Arrêter de fumer
Le tabagisme est un des grands facteurs de risque d’accident cardio-vasculaire cérébral. L’AVC ischémique, le plus fréquent, a pour origine une athérosclérose, c’est-à-dire, des plaques de graisse qui se développent sur la paroi des artères. Lorsqu’on fume, les plaquettes forment plus rapidement des caillots dans le sang, ce qui rend les artères plus fragiles et plus vite obstruées.
Limiter l’alcool
La consommation d’alcool a un rôle néfaste sur la pression artérielle et constitue en cela un facteur de risque majeur d’accident vasculaire cérébral. Pour le prévenir, il ne faut pas consommer plus de 10 verres standards par semaine, pas plus de 2 verres standards par jour et avoir des jours dans la semaine sans consommation.
Eviter le stress
Les risques d’AVC peuvent être dus à des facteurs neuropsychologiques. Les symptômes dépressifs sévères augmentent de 86% le risque d’AVC. Il est donc important de réduire le stress par des méthodes de relaxation et une bonne hygiène de vie.
Avoir une bonne hygiène bucco-dentaire
Une bonne hygiène buccale est indispensable pour éviter un AVC. Des études démontrent que la salive contient de nombreuses bactéries. Parmi elles, la streptococcus mutans, la bactérie responsable de la carie dentaire, qui pourrait jouer un rôle dans la survenue de l’AVC.
(AIP)
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